Le vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Peter Kazadi, a réagi ce mardi, au cours du briefing presse, au communiqué du Front commun pour le Congo (FCC), dénonçant un « chaos électoral ».
Un qualificatif que réfute le gouvernement qui reconnaît toutefois certaines « irrégularités » dues à des contraintes de divers ordres. Si le FCC, famille politique de l’ancien président Joseph Kabila, a menacé d’initier des « actions » pour « créer les conditions du retour à l’ordre constitutionnel aujourd’hui violé », le gouvernement a répondu avec fermeté, rappelant le contexte de l’article 64 de la Constitution, utilisé comme base légale du communiqué du FCC.
Cette disposition constitutionnelle reconnaît, en son premier alinéa, à chaque Congolais « le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution ».
Pour le VPM Kazadi, cette condition de prise de pouvoir par les armes n’est pas remplie aujourd’hui, mettant ainsi en « infraction » la démarche du FCC.
« Aujourd’hui, concernant le premier point, le gouvernement ne prend pas le pouvoir par la force nous avons des institutions issues des élections auxquelles a participé le FCC qui s’en était même sorti avec la majorité », a-t-il rappelé.
Tout en minimisant l’ampleur des irrégularités enregistrées durant les opérations de vote le 20 décembre dernier, le gouvernement a appelé le FCC à la retenue, lui rappelant son « bilan » du quinquennat passé. Kazadi croit savoir que ce bilan a été à la base même du boycott du présent processus par le camp Kabila.
Une décision que tente de comprendre Peter Kazadi, membre de l’UDPS, parti d’Étienne Tshisekedi, qui avait également joué à la politique de la chaise vide en 2006.
« L’expérience qu’ils sont en train de vivre, nous l’avons vécue en 2006 et vous nous avez jamais vu contester. Ils ne se sont pas présentés parce qu’ils n’avaient pas un bilan à présenter au peuple. Ils devraient se taire car ce processus ne les concerne pas. Qu’ils se taisent », a poursuivi le chef de la territoriale.
Devant la presse, Peter Kazadi a également mis en garde tout mouvement de protestation hors canaux légaux, assurant que des « dispositifs visibles et invisibles » ont été mis en place pour protéger la population et imposer l’autorité de l’État.
Yvette Ditshima