Le 23 novembre 2018 est le jour où Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe, alors candidats à la présidentielle de 2018, ont conclu un accord politique historique, baptisé « Accord de Nairobi » en référence à la ville où le deal est signé et officialisé.
L’accord est assorti de trois principales clauses dont la majeure est le désistement, dans la course à la magistrature suprême, de Vital Kamerhe, président national de l’UNC, au profit de Félix Tshisekedi, président national de l’UDPS.
L’accord de Nairobi a consacré la naissance de « Cap pour le changement » (CACH), plateforme politique chargée de soutenir la candidature de Félix Tshisekedi.
En cas de victoire du candidat Félix Tshisekedi, le poste de Premier ministre est garanti à son colistier Vital Kamerhe.
Aussitôt l’accord conclu, Tshisekedi et Kamerhe ont annoncé avoir formé le « ticket gagnant ».
Félix Tshisekedi, proclamé par la suite vainqueur de la présidentielle 2018, a dû conclure une nouvel accord avec son prédécesseur Joseph Kabila dont le regroupement politique est majoritaire à l’Assemblée nationale, en raison d’une cohabitation pacifique entre les institutions.
Ce nouvel accord a empiété sur certains arrangements avec Kamerhe qui dût par conséquent se contenter du rôle de directeur de cabinet du nouveau président de la République.
L’idylle de Nairobi a vite viré au drame quand une année et quelques mois après l’investiture de Tshisekedi, le « Tout puissant dircab » est mis aux arrêts puis condamné dans une affaire de détournement des fonds publics destinés aux travaux du programme des 100 jours.
Après deux ans d’emprisonnement, le président national de l’UNC est acquitté par la justice en juin dernier. Le revoilà dans les bras de Tshisekedi sourire aux lèvres, disposé à accompagner le chef de l’État, notamment dans la résolution de la crise sécuritaire à l’Est, alors que Félix Tshisekedi a été considéré comme l’instigateur de ses ennuis avec la justice.
Après une tournée de deux semaines dans la partie Est de la RDC, sanctionnée par une série de recommandations, Vital Kamerhe ne s’est plus affiché en public.
A la suite de l’appel du chef de l’État à la mobilisation générale contre l’agression du pays par les M23 soutenus par le Rwanda, organisé des marches de soutien aux FARDC et de dénonciation de cette agression, des partis politiques de la mouvance présidentielle y ont répondu en organisant des marches à travers le pays.
Pendant ce temps, l’UNC de Kamerhe n’a pipé mot. Pas de déclaration ni de marche.
Pourquoi ? L’attitude de l’UNC cache-t-elle un malaise entre Tshisekedi et Kamerhe ?
DM