Les plaidoiries ont débuté ce lundi dans le cadre du procès forages, impliquant des détournements présumés de fonds publics à hauteur de plusieurs dizaines de millions de dollars. Le procès met en accusation Mike Kasenga, homme d’affaires congolais et François Rubota, ancien ministre du Développement rural, pour leur rôle dans ce présumé scandale.
Le ministère public a requis une peine de 20 ans de travaux forcés à l’encontre de Mike Kasenga, dénonçant sa gestion opaque des fonds alloués au projet national de construction de forages et stations de traitement d’eau. Il lui a également été interdit le droit de vote, d’accéder à une fonction publique et para-étatique, ainsi que la privation du droit à la libération conditionnelle ou à la réhabilitation.
Selon l’accusation, Kasenga a perçu 71816829 dollars pour la réalisation de forages dans plusieurs localités. Cependant, seuls 24853669 dollars ont été alloués aux travaux, le reste soit 46963160 dollars ont été transférés sur ses comptes personnels.
L’ancien ministre du Développement rural, François Rubota, est accusé de complicité dans ces détournements. Bien qu’il bénéficie actuellement d’une liberté conditionnelle, le ministère a requis une peine de 5 ans de travaux forcés.
Selon le magistrat debout, Rubota aurait demandé à son ancien collègue des Finances de verser le montant total au profit de Mike Kasenga, alors que ce dernier n’avait pas encore livré les 241 forages et stations de traitement d’eau, qui devaient être préfinancés par lui.
Le contrat avait été signé en 2021 entre le gouvernement congolais, par le biais du ministère du Développement rural, dirigé à l’époque par le ministre Rubota, et le consortium STEVERS Construct-Sotrod Water, chargé de la réalisation du projet, représenté par Mike Kasenga.
Ce projet, évalué à près de 400 millions de dollars, visait à améliorer l’accès à l’eau potable dans 1 000 localités à travers la RDC. Cependant, selon l’IGF, des pratiques de détournement de fonds et de surfacturation ont compromis sa réalisation.
Jevic Ebondo