Denis Mukwege, Prix Nobel de la paix et candidat malheureux à la présidentielle de décembre, a vociféré sur X après le protocole d’accord conclu entre le Rwanda et l’Union européenne (UE) pour favoriser le développement de chaînes de valeur durables et résilientes pour les matières premières.
Opposé à ce protocole comme une bonne frange de l’opinion en RDC, le Prix Nobel de la paix 2018 est d’avis que cette entente traduit « le paroxysme du cynisme en matière de géostratégie » de l’exécutif européen qui brille dans une « politique de double standard ».
Comme les officiels congolais, qui ont demandé une « clarification » de la positition de l’UE par rapport au conflit dans l’Est, l’opposant a rappelé les liens entre cette guerre, vieille de 3 décennies, et l’exploitation minière, avec une implication du Rwanda, du reste « documentée » par les Nations Unies.
« Le conflit qui perdure à l’Est de la RDC depuis presque 30 ans, qui est le plus meurtrier depuis la 2e guerre mondiale, est principalement économique, et le lien entre l’exploitation et le commerce illégal des minerais est reconnu comme une cause profonde de la violence et de graves violations des droits humains », a-t-il rappelé à l’attention de Bruxelles.
Le Nobel de la paix a ainK fait remarquer que le renforcement de ce « partenariat stratégique » entre la Commission européenne et le « régime dictatorial de Kigali » est « en totale contradiction avec le principe de cohérence et les valeurs fondamentales de l’UE » que sont la promotion de la paix et des droits humains.
Mukwege se fait un nom dans la région de Kivu en aidant les survivantes des viols, utilisés comme « arme de guerre ». A travers la Fondation Panzi qu’il dirige, le médecin apporte une assistance holistique aux victimes et milite pour l’abandon des minerais de sang. Pour ce faire, il dit compter les citoyens européens, « épris de paix et de justice sociale » afin de changer le cap.
Yvette Ditshima