En République démocratique du Congo, la date du 24 novembre rappelle un évènement capital. En 1995, Joseph-Desiré Mobutu signe un coup d’État qui renverse Joseph Kasa-Vubu qui dirigeait le pays depuis l’indépendance acquise en 1960.
Celui qui était alors commandant en chef de l’armée trouve ses propres mots pour justifier son acte. Il ne parle pas d’un coup d’État, mais plutôt d’une instauration de la discipline qui, selon lui, manquait aux hommes politiques.
Devant la presse belge, il promet ainsi d’instaurer cette discipline pendant cinq ans, dans tous les domaines : politique, économique, financier. Méthode choisie pour le faire : la dictature. Cela, pendant, non pas cinq ans comme il avait promis au départ, mais 32 ans, bien aidé par le monde occidental, à la tête les États-Unis qui avaient trouvé en l’homme son point focal dans la région.
Ainsi, entra par la petite porte, l’un des régimes autocratiques les plus dévastateurs du continent qui aura anéanti les espoirs du développement d’un pays pourtant gâté en ressources humaines et naturelles. Pays dont il changera cinq ans après le nom, passé du Congo au Zaïre, instaurant ainsi le parti unique, Mouvement populaire de la révolution (MPR). Il réduira au silence tous ses potentiels opposants.
Ainsi, la corruption, l’impunité, le détournement, le favoritisme, le clientélisme… auront fait leur nid sous l’ex-Zaïre.
Il faudrait attendre jusqu’à 1997 pour tourner la page Mobutu avec l’arrivée de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), une rébellion soutenue par le Rwanda conduite par Laurent Désiré Kabila. Mais la page des anti-valeurs ouverte depuis les années Zaïre a du mal à être tournée, malgré un système démocratique instaurée depuis 2006.
Socrate Nsimba