L’ambassadeur de l’Union européenne auprès de la RDC, Nicolas Berlanga, a reçu, ce jeudi à Kinshasa, le journaliste Stanis Bujakera, libéré mardi après six mois en détention.
Le journaliste, correspondant de Jeune Afrique et Reuters à Kinshasa, a notamment été reconnu coupable de « faux en écriture », « propagation de faux bruit » et « transmission d’un message erroné ». Le parquet l’a accusé d’avoir « fabriqué » et « diffusé en premier » un document attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR). Sur base de ce document, Jeune Afrique et RFI avaient écrit des articles pour retracer les circonstances de la mort de l’opposant Okende, en indexant notamment le rôle des renseignements militaires.
Si les enquêtes judiciaires ont conclu à une mort par suicide de l’opposant, le journaliste Bujakera, qui n’a pas signé l’article de Jeune Afrique, a clamé son innocence tout au long de l’affaire. A sa sortie, il a estimé que son arrestation, sa détention et sa condamnation visaient à faire peur à tous les journalistes.
Relaxé, Bujakera a appelé, au lendemain de sa sortie de prison, les journalistes congolais à « résister » aux menaces et intimidation pour une presse « indépendante ». Son message a trouvé écho auprès du numéro un de la délégation de l’Union européenne en RDC.
« Content » de la libération de Stanis Bujakera, Nicolas Berlanga a appelé de tous vœux l’avènement d’une « presse et des médias libres » en RDC. Selon le diplomate européen, ces deux valeurs sont « cardinales » pour toute démocratie.
En RDC, de nombreuses études avaient salué la baisse des violations des droits des journalistes. Le dernier rapport de RSF a cependant noté un retour vers la situation décriée au cours du précédent régime.
Yvette Ditshima