Huit mois après sa mort, l’opposant Chérubin Okende, ancien ministre des Transports, va enfin rejoindre la terre de ses ancêtres ce mercredi.
Ses obsèques sont organisées depuis mardi à Kinshasa dans l’enceinte de la cathédrale du Centenaire protestant dans la commune de Lingwala. Ce mercredi, le corps d’Okende sera inhumé à la Nécropole 1 à N’sele dans la banlieue Est de Kinshasa.
Bien avant l’inhumation, une messe d’action de grâce sera dite par le Cardinal Ambongo à la cathédrale Notre-Dame du Congo.
Réputé très critique envers le régime en place, le sermon de l’archevêque de Kinshasa est particulièrement attendu, tant les circonstances de la mort d’Okende demeurent floues, selon de nombreuses personnes qui remettent en cause la thèse du « suicide », brandie par le procureur général près la Cour de cassation à titre de conclusion des enquêtes judiciaires menées durant 7 mois.
Est-ce un clap de fin pour l’ancien porte-parole du parti de Moïse Katumbi, retrouvé mort à bord de son véhicule stationné sur l’avenue des Poids lourds ?
Nombreux sont ceux qui dénoncent un crime d’Etat et espèrent à un rebondissement dans le dossier Okende à l’instar de l’affaire Floribert Chebeya, rouverte plus de dix ans après le verdict au premier degré pour tenter de faire éclater la vérité et établir les responsabilités des uns et des autres dans l’assassinat, début juin 2010, de cet activiste des droits de l’homme.
Depuis ce matin-là du 12 juillet 2023, d’aucuns ont soutenu que l’élu de la Lukunga a été victime d’un assassinat. Une version de l’histoire, relayée par Jeune Afrique, sur base d’un rapport attribué à l’Agence nationale des renseignements (ANR), a mis en cause le service des renseignements militaires.
Ce service aurait enlevé, la veille, Chérubin Okende et l’aurait tué après une séance de torture qui aurait mal tourné.
Sauf que ce rapport est un « faux », selon la justice congolaise qui a accusé le journaliste Stanis Bujakera de l’avoir « fabriqué ». Ce qui a valu à ce correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa une condamnation à six mois de prison.
Fin février, le procureur général près la Cour de cassation, livrant les résultats de son enquête sur l’affaire Okende, a conclu à un « suicide ».
Ce résultat a fortement été critiqué par la famille du défunt, son parti politique et l’opinion publique en général, au point de pousser le procureur à menacer d’interpeller toute personne qui remettrait en cause la thèse du « suicide ».
Infos.cd