Le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, a lancé ce lundi les travaux de la table ronde sur l’évaluation de l’état de siège instauré dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu depuis deux ans.
Dans un communiqué conjoint publié ce lundi, une dizaine de mouvements dont la Lucha, Filimbi et les Indignés exigent la libération de tous les « prisonniers politiques de l’état de siège ». Ils ont évoqué les cas de King Mwamisyo Ndungo de la LUCHA à Goma, Fiston Isambiro de la Véranda Mutsanga à Beni, Nicho Sivyaghendera de l’Écidé à Kasindi et Delcat Idengo, artiste musicien de Beni détenu à Goma.
Ils ont aussi peint un tableau sombre de cette mesure exceptionnelle instaurée dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
« L’état de siège n’a pas permis de mettre fin aux cycles de violences et de rétablir l’autorité de l’État dans les provinces du Nord-Kivu et Ituri. En effet, se fondant sur les données crédibles du Kivu Security Tracker (KST), on révèle que 6597 civils ont été tués et 3685 ont été enlevés au Nord Kivu et en Ituri durant cette période d’état de siège », ont révélé ces mouvements, tout en précisant que les mêmes données de KST indiquent qu’avant l’état de siège, sur la même période de deux ans, 2542 civils ont été tués et 1807 enlevés.
A en croire ces mouvements citoyens, l’état de siège a amplifié la crise sécuritaire, et a permis aux autorités de développer une « répression systématique » visant des acteurs politiques et de la société civile qui émettent un avis négatif.
Ces mouvements citoyens exigent la levée « pure et simple» de l’état de siège et la réhabilitation des institutions provinciales tel que prévu par la constitution.
En pus, Ils recommandent que la table ronde puisse aboutir à la mise en place d’une Commission parlementaire au niveau des Assemblées provinciales du Nord-Kivu et de l’Ituri « afin d’identifier et de valider la régularité et la pertinence des taxes, des cessions et des désaffectations des parcelles de l’État, ainsi que la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques de l’état de siège. »
Yvette Ditshima