Joseph Kabila, ancien président de la RDC, est visé par une action judiciaire. Dans un communiqué publié vendredi, le ministre de la Justice a annoncé avoir « donné injonction, à l’Auditeur Général des FARDC ainsi qu’au Procureur général près la Cour de cassation, d’engager des poursuites judiciaires » contre le prédécesseur de Félix Tshisekedi, accusé par son successeur d’être le « vrai commanditaire » de la rébellion qui sévit dans l’Est de la RDC.
Mutamba accuse clairement Kabila de participer directement à « l’agression menée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste AFC/M23 ». En même temps, il a ordonné « la saisie de l’ensemble de ses biens mobiliers et immobiliers ».
En même temps, le ministre de l’Intérieur est venu enfoncer le clou dans un autre communiqué. Jacquemain Shabani a suspendu les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), parti de Kabila, reprochant à son leader une « attitude ambigüe » face à l’occupation d’une partie du territoire national. Le numéro 2 du gouvernement Suminwa a rappelé que Kabila n’a jamais, « dans ses déclarations devant la presse, condamné cette agression ». Un « silence coupable voire complice » que Kinshasa ne cautionne pas et qui s’apperente, selon Shabani, à une violation de l’article 5 de la loi portant statut des anciens présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps Constitués.
Cet article oblige notamment tout ancien président de la République à faire preuve de « réserve, de dignité, de patriotisme et de loyauté envers l’État ». L’obligation de patriotisme et de loyauté, dans l’esprit du législateur, renvoit à « une disponibilité permanente à faire montre d’une fidélité sans faille envers la Nation, le peuple congolais et les institutions de l’État ».
Si son agrément n’a pas été officiellement retiré, le PPRD ne pourra plus mener ses activités en RDC, payant ainsi le lourd tribut de « l’activisme avéré » de son président national
Incertitude autour de la présence de Kabila à Goma
Autre élément qui fâche Kinshasa, c’est l’annonce du retour de Kabila en RDC « par la partie orientale ». Vendredi, plusieurs sources ont rapporté son arrivée à Goma mais l’information n’est pas confirmée pour le moment alors son parti a démenti, par la bouche de son SPA Ferdinand Kambere. Mais pour Kinshasa, ce « choix délibéré de rentrer au pays par la ville de Goma sous contrôle de l’ennemi » ne passe pas.
Avec Kabila, les animateurs du PPRD ont également été frappés par « des mesures de restriction de mouvement ». Aubin Minaku et Emmanuel Shadary, respectivement vice-président et secrétaire permanent du PPRD sont d’ailleurs interdits de quitter le territoire depuis leur audition devant la justice militaire en mars dernier.
Infos.cd