Les opposants Moïse Katumbi et Augustin Matata ont, dans un communiqué conjoint publié lundi, dénoncé « l’insécurité grandissante des candidats présidents de la République et leurs proches entourges ».
Cette dénonciation est liée à « l’agression physique » dont Delly Sesanga, président d’Envol annoncé candidat à la présidentielle de décembre 2023, a été victime à Kananga le week-end dernier.
Le cortège de Sesanga a essuyé samedi des projectiles de la part des jeunes identifiés comme UDPS. Atteint par ces projectiles, le président d’Envol a, au lendemain de cette attaque, dénoncé une « tentative de son élimination physique ».
Pour ses deux compères de l’opposition, également annoncés candidats à la présidentielle, il s’est agi des « actes de barbarie et d’intolérance politique ».
Des opposants au président Félix Tshisekedi se considèrent de plus en plus comme victimes du rétrécissement de la liberté d’expression et de manifestation, garantie par la constitution, depuis leur marche « réprimée » du 20 mai dernier à Kinshasa.
Quelques jours seulement après cette marche, Moïse Katumbi avait été empêché d’accéder dans la province du Kongo Central où il devrait tenir un meeting avec ses partisans.
De son côté, Matata Ponyo n’avait pu tenir, le 26 mai dernier, sa conférence avec les étudiants de Kenge sur « ordre de la province du Kwango ».
Le week-end dernier, les dirigeants de Nouvel élan, parti politique de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, ont ouvertement accusé les militants de l’Ecidé, formation politique de Martin Fayulu, d’avoir saccagé leur siège à Kinshasa, exigeant une « réparation à l’amiable ». Faute de quoi, ils menacent d’ester en justice les auteurs de ces actes de « vandalisme ».
A moins de 5 mois des élections, le « climat d’intolérance » qui s’installe, pousse la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à redouter le pire, notamment « une escalade des violences en période de campagne ».
Laurent Omba