Lors d’un briefing presse jeudi, la ministre d’Etat en charge des affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a salué le récent changement de ton au sein de la communauté internationale face à l’ingérence présumée du Rwanda dans l’Est de la RDC. Elle a notamment souligné des déclarations importantes de partenaires historiques du Rwanda, tels que les États-Unis et le Royaume-Uni, condamnant publiquement son rôle dans le conflit .
Thérèse Kayikwamba a rappelé que depuis le 15 développer dernier, date marquée par l’absence du Rwanda lors de la tripartite de Luanda, plusieurs acteurs internationaux ont manifesté leur déception envers la posture rwandaise. Parmi les signaux les plus significatifs, elle a cité les débuts lors du renouvellement du mandat de la MONUSCO au Conseil de sécurité de l’ONU, le 20 décembre.
Lors de cette réunion, les États-Unis et le Royaume-Uni ont condamné explicitement la présence des troupes rwandaises en RDC et l’ingérence de Kigali dans le conflit qui oppose les FARDC aux rebelles du M23.
« Depuis 3 ans de guerre, c’est la première fois que le Royaume-Uni a explicitement nommé le Rwanda dans le cadre du conflit qui sévit dans l’est de la RDC. Je ne pense pas qu’il faut sous-estimer ou diminuer l’importance de ce signal fort politique et diplomatique à l’encontre d’un ancien ou un allié ou partenaire privilégié du Royaume-Uni », a déclaré la ministre.
Pour la RDC, cette déclaration marque un tournant décisif. Le Royaume-Uni, connu pour être un allié stratégique du Rwanda, avait jusqu’ici gardé le silence sur les accusations d’ingérence de Kigali dans les affaires congolaises.
Ces développements diplomatiques s’inscrivent dans un contexte marqué par une intensification des violences dans le Nord-Kivu, où les rebelles du M23 continuent de gagner du terrain. L’Union européenne a également condamné l’occupation de la cité de Masisi par les rebelles, qualifiant cette avancée d’atteinte flagrante au cessez-le-feu prévu dans le cadre du processus de Luanda.
Dans un communiqué publié lundi, l’UE a appelé les rebelles du M23 à un retrait immédiat des zones occupées et a exhorté le Rwanda à mettre un terme à tout soutien ou coopération avec ce groupe armé. L’UE a également appelé Kinshasa à mettre fin à toute collaboration avec les FDLR et d’autres groupes armés actifs dans la région.
Pour Thérèse Kayikwamba, ces déclarations traduisent une reconnaissance mondiale de la gravité de la situation dans l’Est de la RDC et le début d’un désaveu croissant envers la politique rwandaise dans la région.
Yvette Ditshima