Le sit-in devant le siège de la CENI, prévu ce jour par des leaders de l’opposition, a été étouffé par les forces de l’ordre qui ont barricadé les périmètres menant aux locaux de la centrale électorale. Martin Fayulu et ses paires, accompagnés d’une centaine de militants de leurs formations politiques, ont craché leur colère au micro du journaliste Stanys Bujakera, pendant qu’ils se trouvaient encore à quelques encablures du siège de la CENI.
A défaut de tenir ce sit-in dans les conditions envisagées, Martin Fayulu a estimé que l’essentiel a été fait et le message passé. Ce sit-in, a-t-il éclairé, a été appelé pour « dire à la CENI, principalement à M. Kadima et à toute son équipe, que nous n’accepterons pas une nouvelle fraude électorale ; nous n’acceptons pas son fichier électoral boutiqué, fabriqué pour faire passer Félix Tshisekedi ».
Le leader de l’Ecidé a assuré que la « résistance » va continuer pour empêcher la CENI de Kadima de « maintenir Tshisekedi au poste qu’il a usurpé ».
Aux côtés de Fayulu, se tenaient Augustin Matata et Delly Sesanga, présidents respectifs de LGD et Envol, deux autres formations de l’opposition congolaise. Le premier a dénoncé un processus électoral « chaotique », qui, en plus, ressemble au « théâtre de chez nous » (en référence à un groupe humoristique congolais des années 80-90). Ce processus électoral, a poursuivi Matata, n’est pas « inclusif, transparent, équitable et juste ».
« Si aujourd’hui, le pouvoir, à travers la police instrumentalisée à outrance, n’est pas en mesure de nous laisser juste faire un sit-in, ce que le pouvoir se reproche de quelque chose. Si la CENI ne veut pas que l’on vienne faire le sit-in, ce que la CENI se reproche de quelque chose. Nous n’allons pas accepter que les élections soient un théâtre de chez nous », a-t-il tonné, avant d’être paraphrasé par Delly Sesanga. Celui-ci a évoqué le devoir pour les quatre leaders de l’opposition de « sensibiliser » la population pour qu’elle puisse « se réapproprier la liberté de choisir ses dirigeants ».
L’élu de Luiza a, en outre, dénoncé « la restriction de l’espace politique », la violation de « la liberté de manifester » et une « CENI totalement corrompue ». Il a ensuite accusé l’administration Kadima d’avoir « produit un fichier dans les conditions les plus opaques depuis que nous faisons les élections dans ce pays » et d’avoir « audité elle-même son propre fichier ». Ce qui est à ses yeux une « supercherie », une « forfaiture » contre laquelle l’opposition est en train de combattre.
L’objectif de ce combat, de l’avis de Katumbi, également présent à ce sit-in avorté, est l’organisation « des vraies élections ». C’est ce que « nous (opposants, ndlr) cherchons », a-t-il dit.
Laurent Omba