Au cours d’une interview avec Jeune Afrique, Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a, selon Lamuka, plateforme de l’opposition, fait un « aveu » qui « confirme sa forfaiture ».
En tant que principal organisateur de la présidentielle de décembre 2018, Corneille Nangaa a toujours été accusé par Lamuka d’avoir truqué les résultats de ce scrutin au profit de Félix Tshisekedi, proclamé vainqueur par la centrale électorale.
Et ce, au détriment de Martin Fayulu, candidat de Lamuka, qui se considère toujours comme le président réellement élu par la population.
Félix Tshisekedi, à en croire des opposants, a passé un accord avec son prédécesseur, Joseph Kabila, pour prendre les commandes de la RDC. Lequel accord a permis la première alternance pacifique au pouvoir et s’est matérialisé par la formation de la coalition FCC-CACH réunissant les familles politiques de Kabila et Tshisekedi.
« Grâce à Dieu, j’étais aux premières loges lors de cette alternance. Un accord politique a été conclu et je demeure convaincu qu’il ne faut pas le jeter dans les poubelles de l’histoire, parce qu’il a sauvé le pays d’un possible bain de sang », a déclaré Nangaa à Jeune Afrique.
Ces propos, pour Lamuka, constituent un « aveu » sur le fait que les résultats de la présidentielle n’ont pas reflété la vérité des urnes.
« L’aveu de M. Corneille Nangaa repris dans cette interview vient de confirmer sa forfaiture. De ce fait, nous exigeons du procureur général près la cour de cassation, maître de l’action publique, de procéder à son arrestation immédiate », a appelé Lamuka dans un communiqué publié vendredi.
Après avoir été président de la CENI pendant 6 ans, Corneille Nangaa s’est reconverti en acteur politique. Il lance ce samedi son parti politique dénommé « Action pour la dignité du Congo et de son peuple ».
Chaly Sunda