Le gouvernement annoncé un ambitieux projet de modernisation de son système carcéral, visant à construire cinq nouvelles prisons et à réhabiliter les infrastructures existantes.
Présenté par le ministre d’État chargé de la Justice lors du dernier Conseil des ministres, ce projet entend lutter contre la surpopulation carcérale, notamment parmi les détenus en détention provisoire, qui représentent 80 % de la population carcérale.
Pour répondre à l’urgence, des maisons d’arrêt provisoires seront aménagées afin d’accueillir les détenus préventifs durant la période de construction et de réhabilitation des établissements pénitentiaires, estimée entre 12 et 24 mois.
Le compte rendu du Conseil des ministres a précisé que cette initiative fait suite aux instructions de la Première ministre, qui a demandé une solution immédiate pour les détenus dont les dossiers sont en cours d’instruction.
Une commission, dirigée par le secrétaire général à la Justice, a identifié quatre sites pour ces maisons d’arrêt provisoires : l’école de Garde et d’Éducation de Besenke, le site de la SNEL ex la colline à la cité Mama Mobutu, le site de la société SIFORCO et la base de la quatorzième région militaire à Maluku.
Sélectionnés pour leur localisation et leur taille, ces sites permettront de transformer les lieux en maisons d’arrêt pouvant accueillir 1 000 détenus chacun, avec des installations sécuritaires, administratives et sanitaires, dans un délai de 35 à 70 jours. Ces maisons d’arrêt provisoires, capables d’héberger environ 4 000 détenus au total selon le gouvernement , permettront de décongestionner les prisons de Makala et Ndolo, qui souffrent d’une surpopulation chronique.
Par ailleurs, le gouvernement envisage de construire une grande maison d’arrêt à Kinshasa, d’une capacité de 3 000 places, dont l’emplacement est en cours d’évaluation entre les sites de Maluku et de Mont Ngafula.
En plus de désengorger les établissements existants, ce projet vise à améliorer les conditions de détention et à alléger la pression sur le système judiciaire de la RDC, un pas significatif vers une réforme pénitentiaire plus humaine et efficiente.
Yvette Ditshima