Le ministre d’État en charge du Développement rural, François Rubota, a conclu un accord à 398 millions de dollars pour l’installation des forages dans les milieux ruraux. Un contrat « léonin », selon l’Inspection générale des finances (IGF) qui a fait remarquer que le dossier n’a pas été approuvé par le Conseil des ministres.
De plus, des sources proches de l’affaire rapportent des surfacturations dans le marché alors qu’une machine de purification d’eau va coûter 256.000 dollars au Trésor public. Les mêmes sources s’inquiètent de l’identité des entreprises censées exécuter le marché. L’actionnaire de l’une « a déjà été emprisonné dans une affaire des routes » alors que celui de la seconde « est interdit de quitter le territoire national pour un dossier des lampadaires ». A ce jour, le groupement a déjà empoché 80 millions de dollars représentant 300 forages.
Pourtant, les experts peinent à expliquer ces taux très élevées pour l’unité de purification. Si, dans un premier temps, les initiateurs du projet ont tenté de justifier ces montants par les « charges liées aux prix appliqués par les différents pays où les matériaux sont importés », ils ont vite été rattrapés par les experts locaux. Facturé au mètre linéaire creusé, la construction d’un forage varie, selon les experts, entre 70 et 100 euros le mètre linéaire.
« Si tout dépend de la région et de l’accessibilité du terrain, personne ne sait dire objectivement pourquoi et comment les forages commandés, livrés et installés par Stever, devrait coûter 256.000 dollars l’unité », explique un de ces experts cité par le journal AfricaNews.
Le même tabloïd rappelle les études d’installation effectuées par le PNUD pour un forage de qualité dans un village du Kongo central. Coût : 57.000 dollars, toutes charges comprises. En plus des soupçons de surfacturation, le tri-hebdomadaire a évoqué le faible taux d’exécution : une vingtaine de forages a été réalisée à Kisangani et à Kinshasa, deux ans après le décaissement des fonds.
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