Très discret depuis sa démission de la première vice-présidence du Sénat, l’ancien Premier ministre a été revu aux côtés de Félix Tshisekedi le 19 septembre dernier. Preuve qu’il joue désormais un rôle dans le pré-carré présidentiel ?
Le 5 mars 2021, lorsqu’il démissionne de son poste de premier vice-président du Sénat alors qu’il était une pièce maîtresse dans la manœuvre ayant conduit un mois auparavant à la défenestration du Bureau Alexis Thambwe Mwamba, Samy Badibanga surprend presque tout le monde. Mais beaucoup se disent que l’ancien Premier ministre s’apprêtait peut-être là à occuper un poste important dans le gouvernement de Sama Lukonde alors en gestation.
On le voyait notamment vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité. Finalement, il sera nommé ni dans le gouvernement ni dans un autre poste stratégique du pays.
Depuis, Samy Badibanga est resté discret, se contentant de son mandat de sénateur.
Le 19 septembre à New-York, le voir à la droite du président Félix Tshisekedi qui accordait un dîner à la presse internationale en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, a soulevé bein évidemment des interrogations. Samy Badibanga joue-t-il déjà un rôle dans l’entourage du chef de l’Etat ou est-il préparé à le jouer ?
« Nous savons que c’est un homme politique très efficace, avec une expérience politique très enviable mais dont la parole en public est très rare. Beaucoup sont peut-être étonnés de le voir un peu plus régulièrement aux côtés du président de la République. D’autres ont même pensé parfois qu’il n’était rien parce qu’il parle moins. Pourtant, il est un homme qui a une avance d’analyse, de perception et de prospective », avance Dieudonné Nkishi, secrétaire général de Les Progressistes, le parti de Samy Badibanga.
Pour Nkishi, « quand nous l’avons vu assis à droite de Fatshi à New York, nous avons davantage compris que le pays a besoin de lui à travers les services que lui confie le chef de l’Etat. Étant un homme profondément pondéré, sa présence sur l’estrade lors de la conférence de presse où le Chef de l’Etat a dit des choses claires et fermes, témoigne de sa disponibilité à servir le Garant de la nation par ricochet notre pays.
Nous avons les bonnes raisons de croire que notre leader pourrait assumer des missions importantes dans le cadre de la campagne du candidat Félix Tshisekedi et pourquoi pas se voir confier les premiers rôles en cas de sa réélection ».
Ancien directeur de campagne d’Étienne Tshisekedi lors de la présidentielle de 2011, Samy Badibanga va siéger à l’Assemblée nationale après ces élections, contre le mot d’ordre du Sphinx de Limete qui avait interdit à ses élus de siéger à une assemblée « illégitime ».
Avec d’autres élus UDPS ayant boycotté ce mot d’ordre, Samy Badibanga va devenir le président du premier groupe parlementaire de l’opposition à l’Assemblée nationale. Ce qui lui ouvre en novembre 2016, les portes de la Primature au terme du dialogue politique de la Cité de l’Union africaine qui valide pour la première fois l’idée d’un glissement des élections et du maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà de l’expiration de son second et dernier mandat constitution. Mais Samy Badibanga ne fera que cinq mois à la tête de ce gouvernement d’Union nationale. Il sera remplacé par Bruno Tshibala (un autre ancien cadre de l’UDPS), dont le gouvernement d’Union nationale sera, lui, issu de l’accord de la Saint Sylvestre (31 décembre 2016) organisé sous la médiation de l’église catholique.
Malgré ces soubresauts, le cordon ombilical entre Samy Badibanga et le clan Tshisekedi ne va presque jamais être coupé. Bien qu’ayant créé son parti politique, il soutient la candidature de Félix Tshisekedi à la présidentielle de 2018 et reste, jusqu’à ce jour, un de ses confidents.
La rédaction