Par l’entremise de son deuxième vice-président, l’actuel bureau exécutif de la Commission électorale nationale (CENI) a réagi ce mardi à « l’attaque » menée le week-end dernier par Corneille Nangaa, ancien président de cette institution et candidat déclaré à la présidentielle de décembre 2023.
« Corneille Nangaa ne peut pas se comparer à Denis Kadima », a tonné Didi Manara, 2e vice-président de la centrale électorale, ce jeudi lors d’une conférence de presse au siège de la centrale électorale à Kinshasa.
Quelques jours plus tôt, Corneille Nangaa, qui a organisé les élections de 2018, a qualifié de « blague » le processus en cours. Selon ses analyses, ce processus « achoppe sur trois dimensions techniques ». Il a remis en cause le processus de mise en place de l’équipe Kadima, avançant que cela constitue un « péché originel ».
« Plusieurs acteurs de la vie politique et sociale ne sont pas d’accord avec l’actuelle équipe dirigeante de la CENI », a dit Nangaa, non sans déplorer « des problèmes techniques graves : mauvaise planification, amateurisme… »
« Les statistiques présentées comportent des agrégations et des affirmations dangereuses », a affirmé le désormais leader politique du parti ADCP.
A cette salve de critiques, Didi Manara a eu cette réplique : « la désignation (de Corneille Nangaa) a été faite dans un contexte d’opacité totale sans confrontation ni débat… Son profil n’a jamais été confronté à d’autres compétiteurs pour prétendre être le meilleur et donneur des leçons. Nous savons tous comment ce monsieur a été placé à la tête de la CENI ».
Par contre, a-t-il poursuivi, la désignation de Denis Kadima a été « légale avec des critères objectifs qui garantissent la transparence ».
« Tout le monde connait le parcours de M. Nangaa. Il ne peut en aucun cas se comparer à Denis Kadima, expert électoral connu sur l’échiquier national et international. On ne peut pas, parce qu’on veut prendre une carrière politique, instrumentaliser son passage à la CENI pour se donner cette carrure », a ajouté Manara, non sans décrire la « gestion calamiteuse » de Nangaa à la tête de la centrale électorale.
Dans le volet infrastructures, par exemple, l’ancien président de la CENI a laissé comme passif : « plusieurs arriérés de loyer des bâtiments abritant les bureaux de la CENI tant à Kinshasa qu’à travers toutes les provinces, l’immeuble abritant le siège de la CENI dans un état de délabrement très avancé avec des installations sanitaires dégradantes… »
Pour ce qui est du volet social, les agents de la CENI ont été « plongés dans une précarité sans précédent suite au rabais sensible de salaire à 40% et à des arriérés de 9 mois ».
Didi Manara a affirmé que ces différents soucis hérités de l’ère Nangaa ont été résolus par l’actuelle administration de la centrale électorale.
Laurent Omba