Seth Kikuni, président du parti politique Piste pour l’émergence, a été interpellé, lundi en début d’après-midi, par les éléments de l’Agence nationale des renseignements (ANR), selon ses proches dont son avocat Me Ramazani Shabani.
Ce dernier parle même d’un « enlèvement » orchestré par les agents du service des renseignements.
Seth Kikuni, candidat président de la République en 2018, a été « enlevé avec deux de ses collaborateurs ».
Depuis, personne n’a de ses nouvelles.
L’épouse de Seth Kikuni, Lawreine Kabwiz, a rapporté qu’elle a été empêchée de rendre visite à son mari alors qu’elle se trouvait déjà aux installations du département de sécurité intérieure de l’ANR où l’ancien candidat président de la République est gardé, à en croire plusieurs sources.
Selon son récit, les agents en charge de la sécurité de ces installations ont dit n’avoir aucune nouvelle de Seth Kikuni et qu’en plus, il ne serait pas là-bas. De quoi provoquer un tollé sur la toile.
« Cette arrestation injuste est une violation flagrante de la justice et des droits de l’homme », a déclaré l’épouse Kikuni, soutenant que son « mon mari n’est dans aucune malversation financière » et que « son engagement politique et son dévouement envers le bien-être de notre société sont incontestables ».
Dans un communiqué, le Cadre de concertation des forces politiques et sociales a dénoncé une « tentative d’intimidation » et a « exigé la libération immédiate et sans condition de Seth Kikuni ».
Moïse Katumbi, qui a bénéficié du soutien de Seth Kikuni à la présidentielle de décembre 2023, est d’avis que son compère de l’opposition est victime de l’intolérance.
« Je condamne avec la plus grande fermeté l’arrestation de notre camarade Seth Kikuni dont le seul crime est d’avoir usé de sa liberté d’expression. Ce genre d’acte intolérable ne fait qu’entretenir les divisions entre Congolais et entraîne la RDC sur une pente dangereuse. Seth doit être libéré », a martelé le leader d’Ensemble pour la République.
De son côté, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo a accusé le régime Tshisekedi de « museler et maltraiter la vraie opposition ».
« Toutes les méthodes sont utilisées par les services spécialisés pour faire taire les opposants politiques. Cet acte antidémocratique n’est pas de nature à consolider la paix, la sécurité et la cohésion nationale qui font cruellement défaut aujourd’hui dans le pays », a estimé l’ancien Premier ministre.
Peu avant son interpellation, Seth Kikuni a été reçu par le président de l’Église du Christ au Congo ensemble avec d’autres membres du Cadre de concertation des forces politiques et sociales.
Jevic Ebondo (stagiaire)