
L’Association africaine de défense des Droits de l’homme (ASADHO) et Justicia ASBL ont appelé ce samedi au cours d’une conférence de presse à « l’acquittement » et la « libération » de Salomon Kalonda, proche collaborateur du candidat président Moïse Katumbi, arrêté depuis le 30 mai et jugé devant la Cour militaire de Kinshasa.
Deux jours avant la 3ème audience de Kalonda, Jean-Claude Katende de l’ASADHO et Timothée Mbuya de Justicia ASBL ont dénoncé un procès aux allures d’un « véritable règlement des comptes politiques ».
Tout en affichant des inquiétudes sur la « détérioration des libertés publiques », marquée notamment par des « poursuites judiciaires montées de toutes pièces contre les opposants politiques et journalistes », ces deux organisations sont d’avis que tout a été « mis en œuvre par des hommes politiques pour éliminer politiquement Salomon Idi Kalonda avec l’aide de la justice ».
« Le procès de Salomon Kalonda n’est pas un procès judiciaire, mais un procès politique », ont-elles soutenu.
Salomon Kalonda a été arrêté le 30 mai dernier sur le tarmac de l’aéroport international de N’Djili. Il a d’abord été accusé de « détention illégale » d’armes à feu, avant que cette charge soit rejetée pour d’autres après la fouille de ses téléphones. De quoi faire dire à ASADHO et Justicia ASBL que
« cette infraction était juste un appât ».
Face à un « dossier purement politique » qui s’apparente, selon elles, au procès Biselele, Katende et Mbuya ont exhorté le président de la République à « veiller » afin que la justice ne devienne pas un outil de règlement de comptes aux acteurs politiques. Les deux organisations ont également alerté sur l’état de santé de Kalonda qui « se détériore chaque jour ».
La prochaine audience dans l’affaire Kalonda est prévue le 9 octobre alors que ses avocats ont brandi « l’incompétence » des institutions militaires pour juger leur client, accusé d’être en intelligence avec le Rwanda.
Yvette Ditshima
