Au cours de la plénière tenue ce jeudi à l’Assemblée nationale, l’état de siège a été prorogé pour la énième fois sans un débat au préalable. Cette procédure a été vivement contestée par quelques élus de provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri concernées par cette mesure.
Ces derniers ont quitté la salle pour manifester leur désaccord.
C’est le cas de Willy Mishiki :
« Nous sommes très indignés d’abord en tant qu’élu du peuple. L’Assemblée nationale n’est pas une caisse de résonance. Tout ce que nous réclamons c’est d’être écoutés. L’état de siège a démontré ses limites. Aucune ville n’a été récupérée depuis qu’il a été décrété ».
Pour son collègue Gratien De Saint-Nicolas Iracan Unen, l’élu de l’Ituri, l’état de siège est devenu un business pour les militaires.
« Le nombre de morts et de déplacés continue d’augmenter. Nous avons en tout cas la conviction aujourd’hui que l’état de siège est devenu un business tout simple pour les militaires et les généraux qui sont sur terrain. On sait voir un conflit net entre la population et les officiers militaires qui sont sur terrain. On les accuse de faire les exploitations illicites de minerais, de chercher plus d’argent que d’aller protéger la population », a expliqué Gratien De Saint-Nicolas
Décrété en mai 2021 par le président de la République dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, cette mesure spéciale qui confie l’administration entre les mains des militaires, avait pour objectif de mettre fin à l’insécurité. Mais trois ans après, aucun progrès n’a été constaté à ce niveau.
Jevic Ebondo (stagiaire)