Le réseau Europe-Afrique centrale (EurAc), qui regroupe plus de 30 ONG actives en Afrique, a déploré, dans un communiqué de presse publié lundi, « l’érosion de l’espace civique » en RDC, marquée notamment par des « actions liberticides » du pouvoir en place contre la société civile, les opposants politiques, les journalistes ou encore les défenseurs des droits humains.
Selon cette coalition d’ONG, toutes les couches sociales du pays qui ne soutiennent pas le régime, « paient le prix d’un durcissement ». Le cas emblématique est celui de Gloria Sengha, activiste politique arrêtée le 17 mai 2024 à Kinshasa qui se trouverait encore dans les geôles en compagnie de ses deux camarades, Robert Bunda et Chadrack Tshadio.
« Loin d’être un cas isolé, cette arrestation arbitraire s’ajoute à la longue liste d’actions liberticides, souvent violentes et accompagnées d’actes de torture », a déploré EurAc, notant en même temps une « nette augmentation des cas de violences et d’agressions à l’encontre de celles et ceux qui osent contester le pouvoir en place ».
Cette posture « confirme l’instauration d’un climat hostile à l’exercice des libertés fondamentales en RDC » et aurait poussé à l’exil certains activistes dont Mino Bopomi et Palmer Kabeya de Filimbi qui, selon EurAc, « ont dû fuir leur pays en raison d’un climat politique de plus en plus hostile ».
Dans ce même élan de restrictions des libertés, EurAc a également dénoncé des développements législatifs et politiques « inquiétants », entre autres la loi nationale pour la protection des DDHs qui « comporte de nombreux articles qui restreignent significativement » les activités des militants et les « ambitions du nouveau ministre de la Justice, Constant Mutamba, de criminaliser la communauté LGBTIQ+ ».
Tout en rappelant l’importance cruciale de créer les conditions nécessaires à la mise en place et au renforcement d’un environnement favorable à la défense des droits humains, les membres du réseau Europe-Afrique centrale (EurAc) ont appelé à « des dialogues politiques avec le gouvernement congolais pour plaider en faveur de la protection des DDHs » et au renforcement du « soutien à la société civile congolaise dans son rôle crucial de défenseur des droits humains et des libertés publiques et faire de sa protection une priorité ».
Yvette Ditshima