La Commission électorale nationale indépendante (CENI) et l’Office nationale d’identification de la population (ONIP) veulent relancer le projet de mutualisation des données en vue de la constitution du fichier général de la population.
Didi Manara, 2ème vice-président de la CENI a échangé sur cette question ce vendredi avec Richard Ilunga, Directeur général de l’ONIP.
Les deux structures avaient déjà signé un protocole d’accord en juin dernier pour amorcer des échanges techniques. Désormais, il sera question d’établir un chronogramme d’activités pour permettre aux experts de deux parties de mettre en œuvre ce protocole qui implique également l’Institut national de la statistique (INS).
L’opération de la délivrance des cartes d’identité s’est arrêté dans sa phase embyonnaire suite à un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui dénonçait des surfacturations dans la négociation du contrat chiffré à 1,2 milliard de dollars entre le gouvernement congolais et la firme Afritech du controversé homme d’affaires malien Samba Batshilly.
Ce dernier contrat n’avait donc pas tenu compte de la mutualisation décidée par le gouvernement en 2021 et qui devait permettre à l’Onip de démarrer le travail à partir des données récoltées par la CENI lors des dernières opérations d’enrôlement des électeurs. La centrale électorale devrait également mettre à la disposition de l’Onip ses matériels ainsi que sa cartographie. Ce qui devait contribuer à minimiser les coûts des opérations.
Ce vendredi, un enquête du média Bloomberg est venue remettre une couche dans ce dossier. Le média financier américain s’est basé notamment sur un mémorandum « confidentiel » établi en 2023 par des agents de l’ONIP et qui met en évidence des « éléments inquiétants » dont une « surévaluation flagrante » et le risque que le contrat se transforme en « énorme escroquerie ».
Le mois dernier, le président Tshisekedi avait abordé ce dossier en Conseil des ministres face à « l’impérieuse nécessité de doter chaque citoyen de sa carte d’identité ». Tshisekedi avait alors instruit le ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani, de lui faire « un point sans complaisance sur ce dossier et de prendre toutes les dispositions y rattachées ».
Le dernier recensement de la population date de 1984.
Yvette Ditshima