Malgré l’échec d’un accord dimanche remarqué par l’absence de Paul Kagame, la République démocratique du Congo réaffirme son engagement en faveur du processus de Luanda. Lors d’un briefing presse coanimé avec Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba, a défendu cette démarche diplomatique.
Elle a réitéré la détermination de Kinshasa à s’appuyer sur les accords de Luanda pour contraindre Kigali à répondre de ses actes.
« Nous restons sur le processus de Luanda. C’est un processus qui va rendre le Rwanda redevable », a-t-elle affirmé.
Ce processus vise à obtenir le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais et désarmer et neutraliser les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda), tout en renforçant la souveraineté de la RDC.
La rencontre a été annulée après que le Rwanda a conditionné la signature d’un accord à la tenue d’un dialogue direct entre la RDC et les rebelles du M23, ce que Kinshasa refuse catégoriquement.
Olivier J.P. Nduhungirehe, ministre rwandais des Affaires étrangères, a pour sa part affirmé que la RDC aurait initialement accepté cette idée avant de faire marche arrière, la veille du sommet.
Dans l’Est de la RDC, les rebelles du M23 continuent d’occuper des centaines de localités, aggravant la crise humanitaire dans la région.
Kinshasa considère le M23 comme un supplétif de l’armée rwandaise, accusant directement Kigali de soutenir le groupe rebelle, une accusation corroborée par de multiples rapports internationaux.
Malgré les différends, la RDC n’entend pas renoncer à sa stratégie. En s’inscrivant dans le processus de Luanda, le gouvernement congolais espère non seulement isoler Kigali diplomatiquement, mais également maintenir la pression sur la scène internationale.
« L’objectif reste le même : la paix et la stabilité dans notre pays. Le processus est complexe, mais nous allons avancer », a conclu Thérèse Kayikwamba.
Jevic Ebondo