Le débat sur la réforme constitutionnelle engagée depuis plusieurs semaines par le président trouve également écho chez les scientifiques.
Ce mercredi 4 décembre, cinq professeurs de la colline inspirée ont animé une conférence-débat autour d’un thème poignant : « l’ordre constitutionnel face aux mutations de la société, du populisme au discours académique ».
Les conférenciers ont insisté sur la nécessité d’élever le débat sur la réforme constitutionnelle au niveau académique. C’est ainsi qu’on pourrait arriver à voir toutes les perspectives qu’offre cette démarche au regard des mutations sociales connues en RDC.
L’initiative de la réforme constitutionnelle devrait, selon eux, permettre à la RDC de se doter d’une Constitution qui « rencontre l’ordre social actuel ».
« Une Constitution n’est jamais statique. Elle doit évoluer avec les mutations sociales dans plusieurs angles », rappelle le professeur en Droit Christian Kabange, qui est intervenu sur « l’impact économique et réforme constitutionnelle ».
Pour lui, la réforme constitutionnelle est mieux un impératif pour assurer la rationalisation du train de vie des institutions que le peuple congolais a toujours désirée. Ainsi, préconise-t-il la suppression du Sénat qui, pour son fonctionnement, a besoin de plus de 100 millions dollars américains chaque année. « Ce montant pourrait être réinvesti pour résoudre certains problèmes sociaux », a-t-il justifié.
Pour sa part, le professeur en Droit public, Félicien Tshibangu a apporté des critiques à l’actuelle constitution qui, selon lui, est un « produit de l’importation», ou encore « une greffe qui n’a pas pris compte des réalités congolaises ». Par ailleurs, il n’oublie pas non plus le rôle de l’homme qui « contourne, dans la pratique du pouvoir, les dispositions constitutionnelles, même les plus explicites.»
Le président Tshisekedi a promis de mettre en place une commission interdisciplinaire début 2025 pour réfléchir autour de l’actuelle loi électorale.
Japhet Mukoko