Le projet de transport multimodal, financé par la Banque mondiale, s’est arrêté après le départ de celle-ci en juin 2018. L’État, qui devait assurer sa continuité, ne bronche pas.
Grâce à ce projet, la Régie des voies fluviales (RVF) a bénéficié de deux baliseurs d’affluent qui devaient être construits à Kongolo (Tanganyika) et à Kindu (Maniema) pour desservir les biefs moyen et supérieur du fleuve Congo.
Et pourtant, il ne reste plus grand-chose. A la clôture du projet, le 30 juin 2018, le taux d’exécution a été évalué à 96% pour Kindu et 92% pour Kongolo, selon le ministre des Transports, Voies de communication et Désenclavement, Chérubin Okende, dans sa note d’information présentée vendredi au Conseil des ministres et consultée en exclusivité par INFOS.CD.
« Étant donné que toutes les activités liées à cette construction n’étaient pas achevées avant la date de clôture, et selon les procédures de la Banque mondiale, le reste des travaux et leurs factures devaient être pris en charge par le gouvernement de la RDC », a précisé le ministre.
Cependant, depuis le retrait de la Banque mondiale, le gouvernement congolais n’a pas décaissé les fonds nécessaires pour achever les travaux. Et ce, en dépit d’un courrier du 18 juillet 2018 à l’attention du ministre des Finances pour l’apurement de la créance de 950 000 USD due à l’entreprise danoise JGH ainsi que du mémo adressé le 2 mai 2019 au président de la République.
« JGH a décidé d’abandonner les travaux sur les baliseurs au regard de l’inaction du gouvernement à mobiliser les fonds requis… Elle a fermé les chantiers, liquidé certains matériels et équipements nécessaires à la réalisation des travaux et déposé les clés des baliseurs à mon cabinet », a fait savoir Okende, soulignant que de là est parti son initiative de mettre en place une commission interministérielle.
Après une mission sur le terrain, cette mission a évalué à 743 000 dollars le coût des travaux d’achèvement de la construction de deux baliseurs d’affluents de la RVF à Kindu et à Kongolo.
Chérubin Okende a suggéré à Félix Tshisekedi « de procéder à la réception définitive de ces baliseurs », une fois que les travaux seront finis dans les trois mois qui vont suivre la reprise des travaux. Mais avant d’en arriver là, il faudrait mettre la main dans la poche.
Laurent Omba