Cheffe de la campagne Greenpeace Afrique pour la forêt du bassin du Congo, Irène Wabiwa a signé ce lundi un communiqué révélant l’implication d’Eve Bazaiba, vice-Premier ministre en charge de l’Environnement et développement durable, dans une affaire de vente d’espaces forestiers.
Ève Bazaiba, selon cette ONG, a « arraché le consentement des communautés locales pour l’attribution de leurs terres ancestrales à une société américaine spécialisée dans les projets carbones ».
Elle a signé, mi-juillet dernier, un ordre de mission donnant mandat à une équipe pour « arracher ce consentement ». Ce qui constitue, pour Greenpeace Afrique, un appui à « cette nouvelle arnaque forestière avec toutes les irrégularités que cela comporte ».
« La ministre a démontré une fois de plus son mépris de la loi congolaise, de la société civile, ainsi que pour les communautés locales de sa propre circonscription électorale de Basoko », a déploré Irène Wabiwa dans son communiqué.
L’affaire (baptisée Tradelink), à en croire Wabibwa, remonte à septembre 2020 quand une société de courtage a su se faire attribuer illégalement six présumées « concessions de conservation », dans une forêt grande comme la moitié de la Belgique, dont deux se trouvaient à Tshopo.
En juillet 2022, a-t-elle rapporté, les communautés du territoire de Basoko ont reçu l’inattendue visite d’une nouvelle mission d’entrepreneurs carbone sous escorte des éléments du ministère de l’Environnement leur faisant plusieurs promesses. Ces entrepreneurs, venus pour le compte de la société ERA-Congo, filiale de Wildlife Works, ont visité l’une des deux concessions ayant fait partie de l’ancienne concession Tradelink.
« Madame Bazaiba semble avoir pris l’initiative de la filer, tout simplement, à une autre société sans pourtant l’avoir définitivement annulé », a dénoncé Greenpeace Afrique.
Cette organisation en appelle à l’implication du président Tshisekedi pour une enquête urgente devant établir les responsabilités de toutes les personnes impliquées dans cette affaire et pour s’assurer que les sanctions soient appliquées selon la rigueur de la loi.
La ministre congolaise qui se trouve actuellement en Egypte en marge de la Cop-27 n’a pas encore réagi à ces allégations.
Giscard Havril Mane