Devant le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine mercredi, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a exposé sur l’évolution de la situation sécuritaire de son pays, particulièrement à l’Est où sévissent des groupes rebelles.
A l’occasion, il a fustigé le régime de notification avant achat des armes imposé à la RDC par le Conseil de sécurité de l’ONU. Lutundula considère cette mesure comme un « embargo injuste ».
Il a de ce fait appelé l’Union africaine à rallier sa cause pour la levée de « l’embargo injuste qui le frappe en réalité sous le couvert de l’obligation de déclarer au Comité des sanctions ses achats d’armes et munitions ».
Le chef de la diplomatie congolaise a motivé cet appel par la situation sur le terrain qui demeure précaire.
« La situation n’a guère évolué positivement, en dépit des recommandations du Conseil et des positions fermes prises par la Commission de l’Union africaine et le Conseil de sécurité des Nations-Unies qui ont condamné unanimement la résurrection du M23 et ses attaques contre les positions des Forces armées de la RDC (FARDC) et exigé son retrait sans conditions des localités congolaises occupées ».
Et de s’interroger :
« Est-il logique d’imposer une telle contrainte à un État en guerre que l’on prétend soutenir sans l’affaiblir et lui priver des instruments de sa sécurité et de sa stabilité ? »
L’embargo sur les armes ne s’applique plus au gouvernement congolais depuis 2008, mais seulement aux groupes armés. Sauf que le comité des sanctions exige des fournisseurs du gouvernement une notification, une mesure justifiée par le souci d’assurer la traçabilité des armes dans un pays en proie à des groupes armés. Le mois dernier, le gouvernement avait demandé la levée de cette mesure jugée bureaucratique et contre la souveraineté de la RDC . Sa demande a été rejetée au Conseil de sécurité.
Yvette Ditshima