Depuis plusieurs semaines, le quartier Panzi, dans la commune d’Ibanda à Bukavu, vit au rythme d’une insécurité grandissante. Un groupe de jeunes délinquants, connu sous le nom de « Popo Solution » ou encore « Popo Popo », impose sa loi, plongeant les habitants dans une angoisse permanente.
Vols, agressions, viols, meurtres : ces malfrats sévissent en toute impunité, transformant les nuits de Panzi en un véritable calvaire.
Leur mode opératoire est rodé. Le jour, ils se fondent discrètement dans le décor, trouvant refuge dans des maisons de tolérance. Mais à la tombée de la nuit, entre 22 heures et 4 heures du matin, ils surgissent armés de machettes, couteaux et marteaux, terrorisant quiconque croise leur chemin.
« Ces bandits n’épargnent personne. Ils frappent au hasard, volent, violent des femmes, y compris des femmes enceintes, et n’hésitent pas à tuer », dénonce Murhula Machumbiko, président de la société civile locale « Force Vive ».
Cet acteur associatif pointe également la faiblesse des réponses sécuritaires et l’absence de synergie entre les autorités et la population.
« Nous avons multiplié les appels pour obtenir un renforcement des patrouilles nocturnes. Jusqu’à présent, nos demandes sont restées lettre morte », déplore-t-il.
Ce climat de terreur paralyse le quartier. Une simple sortie après la tombée de la nuit devient une prise de risque, forçant les habitants à vivre reclus dès le crépuscule.
Face à cette situation critique, les appels à l’action se multiplient. La population exhorte les autorités provinciales et les forces de sécurité à redoubler d’efforts pour traquer ces criminels et restaurer l’ordre à Panzi.
Le retour à la sécurité passe par des mesures fermes : des patrouilles renforcées, une coopération étroite entre la police et les habitants, ainsi qu’un démantèlement des repaires où se dissimulent ces délinquants.
À Bukavu, le temps presse. Pour les habitants de Panzi, chaque nuit qui tombe est synonyme de peur et d’incertitude.
Hugo Matadi