Le cardinal Fridolin Ambongo n’est pas de ceux qui pensent que le conflit meurtrier entre les Teke et les Yaka, observé depuis juin à Kwamouth, dans le Maï-Ndombe, est d’origine étrangère.
« En toute vérité, je n’ai personnellement rien observé de tel. J’ai fait deux voyages à Kwamouth, aucun de mes interlocuteurs ne nous a parlé des gens venus d’ailleurs », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo ce vendredi à Kinshasa devant la presse, lui qui vient de boucler une tournée dans cette région meurtrie.
Pour lui, « tout le monde reconnaît que c’est un conflit entre les Teke, notamment des chefs des terres, et les Yaka, ceux qui ont acheté des terres et ont fait venir des travailleurs sur leurs plantations ».
Le mois dernier, dans les médias étrangers, le président Tshisekedi avait soulevé l’hypothèse d’une « main noire » derrière ce conflit interethnique sans précédent. Dans l’opinion, d’aucuns, s’appuyant sur un mode opératoire inédit dans ces exactions, n’ont pas hésité à soupçonner des forces étrangères, notamment des éleveurs des bouviers venus de l’Est de la RDC.
Mais pour le cardinal, « s’il y a une main noire, ce qu’elle vient de Kinshasa… Au coeur de ce conflit, il y a la question de redevance coutumière ».
Jeudi, le prélat catholique a été reçu par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde. Il a restitué au chef du gouvernement des observations de son voyage dans le Kwamouth.
Socrate Nsimba