La situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo RDC s’aggrave avec l’occupation de Goma par les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, selon Kinshasa. Face à cette escalade, le président angolais João Lourenço, médiateur désigné par l’Union Africaine, a lancé ce mercredi un appel pressant à un retrait immédiat des rebelles du M23 et des forces rwandaises du territoire congolais.
Depuis plusieurs jours, les combats se sont intensifiés autour de Goma, capitale du Nord-Kivu. L’avancée du M23, a provoqué le déplacement massif des civils, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique. Selon les organisations humanitaires, des milliers de familles vivent dans des conditions précaires, sans eau ni électricité alors que l’aéroport de Goma est paralysé en raison de l’insécurité.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, une allégation régulièrement démentie par le Rwanda. De son côté, Kigali justifie la présence de ses forces dans la région par la menace posée par les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda ( FDLR) un groupe rebelle hutu réfugié en RDC.
João Lourenço a exprimé sa préoccupation et dénoncé la violation flagrante du processus de Luanda, qui avait permis d’instaurer un cessez-le-feu en août 2024 entre la RDC et le Rwanda.
Dans son communiqué, le président angolais a aussi appelé à la normalisation du fonctionnement de l’aéroport de la ville de Goma, pour faciliter l’aide humanitaire.
Cependant, Lourenço réaffirme que les discussions sur la question du M23 et de tous les autres groupes armés opérant sur le territoire de la RDC devraient reprendre d’urgence dans le cadre du Processus de Nairobi. Il exhorte la RDC et le Rwanda à respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda, permettant de créer les conditions nécessaires à la convocation d’un sommet tripartite à Luanda, d’urgence, à une date à communiquer en temps voulu.
Yvette Ditshima