La Première ministre Judith Suminwa et le tiers de son gouvernement ont pris part ce vendredi aux commémorations du Génocide congolais pour des gains économiques (GENOCOST), à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
Au cours d’une journée remplie d’émotions et d’histoires, la RDC a revisité, le temps d’une commémoration, des pages tristes de son histoire. « Un devoir de mémoire », selon Judith Suminwa, arrivée la veille dans cette-ville martyre.
Après la première célébration à Kinshasa, le Genocost, initiative des organisations de la société civile et institutionnalisé en 2023 par le président Tshisekedi, a mis le cap sur la troisième ville du pays, non sans raison. Kisangani est chargée d’histoires. Entre le 5 et le 10 juin 2000, cette ville du Nord du pays a été le théâtre des affrontements entre les Forces rwandaises et ougandaises, venues soutenir respectivement deux groupes rebelles : le RCD/K-ML et le MLC. Le lourd bilan de cette semaine de combats est évalué à près de 1.000 morts et plus de 3.000 blessés.
Difficile d’évoquer cette période sombre de l’histoire de la RDC sans citer le nom de Jean-Pierre Bemba. L’actuel vice-Premier ministre en charge des Transports était alors à la tête de la rébellion du MLC, appuyée par l’Ouganda. Ce vendredi, l’ancien VPM de la Défense était l’un de grands absents de la commémoration qui a vu participer 16 des 54 membres du gouvernement.
Dans l’opinion, cette absence remarquable du leader du MLC n’est pas passée inaperçue. Olivier Kamitatu, un de ses anciens colistiers devenu membre du précarré de l’oposant Moïse Katumbi, a, d’un ton moqueur, commenté cette absence .
« Au jeu des devinettes : il dit chanter l’hymne national, servir une seule patrie, prévenir les tentativesGenocost : l’absence très remarquée de Bemba à Kisangani des hackers de changer les résultats des élections, mais redoute de se rendre à Kisangani pour honorer la mémoire des victimes de la guerre des 6 jours. Qui suis-je ? », écrit-il sur X.
Une occasion pour lui de contre-attaquer les propos d’un Bemba contre Katumbi lors de la dernière campagne électorale.
S’il a salué l’institutionnalisation du Genocost, Kudura Kasongo, ancien porte-parole de Joseph Kabila, a surtout demandé des comptes aux auteurs de la guerre de six jours. « Qu’a-t-on fait de criminels dont Bemba qui, dans un pays normal, ne pouvait plus occuper une fonction officielle », a-t-il écrit sur le réseau social X.
Plus de vingt ans après cette tragédie, l’Ouganda a été condamné, en 2022, à payer des réparations de guerre à la RDC. La Cour internationale de justice, plus haute juridiction de l’ONU, a fixé à 325 millions de dollars le montant de ces dommages. A Kisangani, des voix se sont levées ces dernières années pour appeler à des excuses de Jean Pierre Bemba au peuple Boyomais pour sa « responsabilité » dans ces tueries.
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