Le Conseil de sécurité des Nations-Unies s’est réuni mercredi à Sion pour évoquer la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Au cours de cette réunion, l’ambassadeur du Royaume-Uni aux Nations-Unies, James Kariuki, a longuement déballé la position de son pays, attaché comme l’essentiel des nations du monde à une solution politique au conflit.
Londres a tranché qu’il n’y a pas « de solution militaire à ce conflit », appelant dans la foulée à consentir « tous les efforts possibles pour ramener les parties à des processus politiques ». Le Royaume-Uni, qui s’est dit prêt « à soutenir tous les efforts en ce sens », s’est refusé de citer nommément le Rwanda comme soutien du M23, se limitant à évoquer des « acteurs extérieurs » qui doivent « mettre fin à leur soutien aux groupes armés en RDC ».
Toutefois, l’émissaire de Londres aux Nations-Unies a noté « avec inquiétude, l’aggravation des tensions entre la RDC et le Rwanda et entre le Rwanda et le Burundi ».
Un discours « rwandocentrique » qui ne passe pas à Kinshasa alors que le Parlement britannique a adopté, dans la nuit du 22 au 23 avril, le controversé « Safety of Rwanda Bill », un projet de loi autorisant l’expulsion vers le Rwanda des demandeurs d’asile arrivés illégalement au Royaume-Uni.
Kinshasa s’était longtemps tenue sur la brèche contre ce projet au point de se réjouir de l’arrêt, en novembre 2023, de la Cour suprême britannique confirmant « l’illégalité » de ce projet « hautement controversé ».
Depuis le montée des combats dans l’Est de la RDC, le Royaume-Uni s’est montré beaucoup plus réservé, comparé aux autres pays occidentaux qui ont nommément cité le Rwanda comme soutien du M23. En février, un communiqué de l’ambassade du Royaume-Uni à Kinshasa avait fait jaser pour n’avoir pas pointé du doigt Kigali alors que dans la même semaine, la France, la Belgique et les États-Unis avaient appelé à la « cessation » du soutien du Rwanda au M23.
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