Face à l’aggravation de la crise humanitaire et sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo, Anny Modi, activiste des droits des femmes et directrice exécutive de l’association Afia Mama, intensifie les efforts pour mobiliser les femmes africaines et la diaspora congolaise. En tant que coordinatrice du Consortium de solidarité humanitaire pour la RDC, elle a présidé vendredi la troisième réunion de mobilisation des femmes en Afrique, organisée sur Zoom.
Cette rencontre a réuni des participantes de divers horizons, notamment des Congolaises de la diaspora résidant en Espagne, Tanzanie, Canada, États-Unis, République centrafricaine, Sénégal, Cameroun et Nigeria. Des partenaires internationaux ainsi que des hommes du Sahel ont également répondu à l’appel pour mieux comprendre la situation alarmante en RDC et discuter des actions à entreprendre.
Dans un message transmis ce samedi à Infos.cd, Anny Modi a insisté sur l’importance de l’engagement des femmes dans la réponse à cette crise qui affecte des millions de Congolais.
« Notre pays traverse un moment où nous, femmes activistes, nos voix restent l’outil puissant pour contribuer à notre manière à la réponse humanitaire, à la construction de la paix et au relèvement socio-économique des communautés qui vivent directement les méfaits de la guerre de l’Est », a-t-elle déclaré.
La situation sécuritaire en RDC s’est considérablement détériorée ces dernières semaines, avec la progression rapide des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon Kinshasa. Après avoir pris Goma, capitale du Nord-Kivu, il y a trois semaines, ces combattants ont capturé vendredi l’aéroport de Kavumu et la ville de Bukavu, chef-lieu du Sud-Kivu.
Ces avancées ont provoqué un afflux massif de déplacés, alors que les populations fuient les zones de combat dans des conditions précaires. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, font face à des violences sexuelles, à un manque d’accès aux soins et à une insécurité alimentaire grandissante.
Anny Modi et d’autres militantes insistent sur l’urgence d’une réponse humanitaire rapide et efficace, tout en plaidant pour une implication accrue des femmes dans les processus de paix. Elles dénoncent le fait que les femmes, bien que premières victimes de la guerre, restent souvent exclues des décisions politiques et des négociations.
Le Consortium de solidarité humanitaire pour la RDC, qu’elle coordonne, travaille avec des organisations partenaires pour soutenir les victimes, apporter une assistance et mobiliser la communauté internationale afin d’intensifier les efforts pour mettre fin à cette crise.
« Nous refusons d’être de simples spectatrices. Nos voix doivent porter haut les revendications des victimes et influencer les décisions pour un avenir meilleur », martèle Anny Modi.
L’initiative de Modi s’inscrit dans une dynamique de mobilisation des femmes africaines et de la diaspora pour une solidarité renforcée envers la RDC. À travers ces rencontres, elle espère fédérer davantage d’acteurs engagés dans la protection des civils, la reconstruction post-crise et la promotion d’une paix durable.
Alors que la guerre continue de ravager l’Est de la RDC, les femmes congolaises, africaines et de la diaspora s’organisent pour apporter des réponses concrètes et défendre leurs droits et ceux de leurs communautés.
Yvette Ditshima