Alors qu’il s’apprête à prendre la tête de l’Union africaine ce 15 février, le président angolais, mediateur désigné pqr l’UA dans la crise entre la RDC et le Rwanda, a confié à Jeune Afrique qu’il va céder ce rôle de médiateur à quelqu’un d’autre.
Le 15 décembre à Luanda, il était à deux doigts de réussir enfin sa mission. Mais le sommet programmé pour la signature d’un accord de paix entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame a capoté en dernière minute, la partie rwandaise ayant ajouté l’obligation pour le gouvernement congolais de dialoguer directement avec le M23, ce que Kinshasa refuse catégoriquement.
Le président rwandais n’avait donc pas effectué le déplacement de la capitale anglaise. Tout l’inverse de son homologue congolais, Félix Tshisekedi.
Depuis, l’impasse est totale. Fin janvier, la rébellion du M23 soutenue par l’armée rwandaise, s’est emparée de la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu, et progresse désormais vers Bukavu, capitale de la province voisine du Sud-Kivu.
Alors qu’il s’apprête à prendre la tête de l’Union africaine ce 15 février, le président angolais, mediateur désigné dans la crise entre la RDC et le Rwanda, a confié à Jeune Afrique qu’il va céder ce rôle de médiateur à quelqu’un d’autre.
« Notre continent traverse une période difficile marquée par des conflits – entre la RDC et le Rwanda, mais aussi au Mozambique et au Soudan –, par le terrorisme et par des changements de régime anticonstitutionnels. Ce sont autant de dossiers à gérer dans le cadre de la présidence de l’UA. De ce fait, il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d’État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali », a déclaré le chef d’Etat angolais.
Dialogue direct avec le M23
Par ailleurs, Joao Lourenco encourage le gouvernement congolais d’amorcer un dialogue direct avec le M23, ce qui constitue pourtant une ligne rouge pour Félix Tshisekedi.
« Les autorités congolaises ont conscience de la nécessité de parler à toutes les parties, y compris au M23. Et nous avons plaidé en ce sens auprès du président Félix Tshisekedi en rappelant notre propre exemple, a-t-il révélé. Comme vous le savez, l’Angola a connu une longue guerre civile. Pour y mettre fin, nous avons dû parler avec tout le monde. Malgré leur incursion sur notre sol, nous avons même négocié avec les forces sud-africaines du régime d’apartheid, discussions menées sous l’égide des États-Unis et qui ont abouti à la signature des accords de New York, en 1988. Puis, comme un mouvement angolais, à savoir l’Unita, faisait aussi partie du problème, nous avons également discuté avec lui le moment venu »
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