L’absence remarquée du président rwandais Paul Kagame à la tripartite prévue dimanche à Luanda, réunissant Félix Tshisekedi, João Lourenço, et lui-même, a généré des réactions fortes, notamment de Denis Mukwege. Le prix Nobel de la paix et candidat à l’élection présidentielle de 2023 en RDC a appelé la communauté internationale à prendre des mesures sévères contre le Rwanda.
Mukwege a exhorté les grandes puissances, notamment les États-Unis, l’Union Européenne, la France et le Royaume-Uni, à imposer des sanctions politiques et économiques au Rwanda mais également suspendre l’assistance militaire tant que Kigali continuera de soutenir le M23 et d’intervenir militairement en RDC.
Selon lui, ces sanctions sont essentielles pour contraindre le Rwanda à cesser ses ingérences dans l’Est de la RDC.
« Il faut impérativement que les États-Unis, l’UE, la France, le Royaume-Uni et d’autres partenaires adoptent des sanctions politiques et économiques contre le Rwanda […] tant qu’il soutiendra le M23 et agressera la RDC », a-t-il insisté.
Le sommet de Luanda devait se concentrer sur deux priorités : Retirer les forces rwandaises des territoires congolais mais également désarmer et neutraliser les FDLR.
Cependant, le Rwanda a posé comme condition à sa participation l’organisation d’un dialogue direct entre Kinshasa et le M23, ce que la RDC a rejeté, qualifiant le M23 de groupe terroriste soutenu par l’armée rwandaise.
Lors de son discours sur l’État de la Nation, le président Félix Tshisekedi a dénoncé la responsabilité du M23 et de son soutien rwandais dans le déplacement de près de 7 millions de Congolais. Ces personnes, contraintes de fuir leurs foyers, subissent des conditions de vie extrêmement précaires.
Pour Mukwege, le temps des demi-mesures est révolu. Il considère qu’en l’absence de sanctions internationales, le soutien du Rwanda au M23 continuera d’alimenter une crise humanitaire et sécuritaire majeure dans l’Est de la RDC.
Jevic Ebondo