Quelle est la responsabilité de l’Ouganda dans la guerre d’agression dont est victime la République démocratique du Congo ? Si la société civile dans son ensemble, ou presque, et même les présidents de deux chambres du Parlement, Christophe Mboso et Bahati Lukwebo, ont souvent pointé le rôle de l’Ouganda aux côtés du M23, notamment depuis la prise de la cité frontalière de Bunagana en juin 2022, le gouvernement s’est toujours montré prudent.
Mais lundi, lors de la conférence de presse à Kinshasa, le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula a presque franchi un pas.
« Notre armée fait face à trois forces. L’une est terroriste [M23] et les deux autres sont des deux armées régulières », a lâché le chef de la diplomatie congolaise.
Si l’une est incontestablement l’armée rwandaise, que pourrait être l’autre armée régulière qui soutiendrait le M23 ? Jusque-là, le gouvernement congolais continue à condamner explicitement le Rwanda pour la déstabilisation de la partie orientale du pays. Mais, a la langue lourde lorsqu’il s’agit de l’Ouganda.
Pour des observateurs, Kinshasa ne voudrait peut-être pas compromettre les opérations conjointes entre l’armée ougandaise et ougandaise dans le cadre de la lutte contre les terroristes d’ADF à Beni et en Ituri. Une mutualisation lancée rendue effective depuis novembre 2021.
L’Ouganda est également appelé à déployer ses militaires dans le cadre de la Force régionale de l’EAC. Parmi les pays de la région, seul le Rwanda est écarté de cette force par la RDC.
Socrate Nsimba