Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dit avoir recensé plus de 300 personnes blessées durant le seul mois de février 2024.
Des blessés dus aux balles et éclats de bombes à Goma et environs depuis les affrontements armés entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et le M23, soutenu par l’armée rwandaise.
C’est ce qu’a dénoncé mercredi 6 mars Robert Martini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à l’issue d’une visite à l’hôpital CBCA Ndosho à Goma. C’est une des formations sanitaires qui reçoit, avec le soutien du CICR, un grand nombre de victimes de cette guerre.
Le CICR juge inacceptable que des civils soient pris à partie et qu’ils ne bénéficient pas de protection pendant les affrontements dans cette province.
Au total, 40% de victimes sont des civils, a affirmé Robert Martini. Il a exhorté que soit réduite la souffrance des populations. Il a, cependant, souligné que ce qu’il a vu ne représente qu’un aperçu de la gravité de la situation.
« Ce que j’ai vu pendant cette visite, c’est vraiment un aperçu très bref de l’ampleur d’une catastrophe humanitaire extrêmement préoccupante. Et nous assistons vraiment à une crise de protection de grande ampleur à laquelle fait face la population civile. Nous sommes en train de plus doubler notre capacité de réponse opérationnelle ; dans certaines activités nous la triplons. Mais le point le plus essentiel ici, c’est que la manière la plus efficace de réduire les souffrances humaines dans les situations des conflits armés reste le respect du droit international humanitaire par les parties au conflit », a déclaré Robert Martini.
Le directeur général du CICR a profité de son séjour à Goma pour se rendre aussi au camp des déplacés de Lushaga. Ici, 40.000 autres déplacés ont été accueillis depuis les derniers affrontements dans la région de Sake. Il a palpé la « souffrance insoutenable » de ces déplacés et a rassuré d’être le porte-parole des millions des déplacés du Nord-Kivu auprès des décideurs.
L’apport du CICR pour l’accès à l’eau potable aux milliers des déplacés autour de Goma est d’une importance capitale. La Croix-Rouge travaille aussi pour l’assainissement des sites d’accueil des déplacés pour éviter tout risque de propagation des maladies hydriques, notamment le choléra.
Face à l’immense besoin humanitaire, le CICR veut continuer le plaidoyer auprès des donateurs pour que les moyens soient disponibilisés en faveur de ces personnes.
Giscard Havril Mane