Les déplacés installés sur plusieurs sites à l’ouest de Goma ont reçu l’ordre du M23 de quitter les lieux dans un délai de 48 heures, sans qu’aucune mesure d’accompagnement ne soit prévue. Une situation alarmante, dénoncée par la société civile locale, alors que ces familles, ayant tout perdu dans le conflit, n’ont nulle part où aller.
Selon des sources locales, des responsables de camps situés dans les zones de Muhunga et Nzolo ont été informés de cette décision, qui leur laisse à peine trois jours pour organiser un retour vers leurs localités d’origine. Mais pour beaucoup, cette injonction est irréalisable.
« Nos habitations ont été détruites par la guerre. À Sake, Mahele, Shasha ou encore Rutshuru, il ne reste plus de maisons. Quitter Goma pour ces zones signifie parcourir plusieurs dizaines de kilomètres sans aucun moyen de transport ni garantie de sécurité », confie sous anonymat un membre d’une organisation de la société civile.
Face à cette situation, la société civile du Nord-Kivu tire la sonnette d’alarme. Elle appelle les autorités congolaises et les organisations humanitaires à intervenir pour éviter un drame humanitaire.
« Il est impératif d’assurer la sécurité et la dignité de ces déplacés. Beaucoup de zones n’ont pas encore été sécurisées. Des explosifs et des armes abandonnées représentent une menace supplémentaire. Forcer ces familles à partir dans ces conditions, c’est les exposer à de nouveaux dangers », alerte un acteur local.
La ville de Goma abrite plus d’une dizaine de camps de déplacés, où vivent près de 5,7 millions de personnes dépendant quasi exclusivement de l’aide humanitaire. Une aide déjà insuffisante, alors que la situation sécuritaire reste précaire dans la région.
Hugo Matadi