Le secrétaire général de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, Peter Mutuku Mathuki, a publié ce vendredi un communiqué de presse par lequel il tente de sauver les relations de plus en plus difficiles avec Kinshasa à moins de deux mois de l’expiration du mandat de sa mission militaire menée en RDC.
Depuis quelques mois, la Force régionale de l’EAC fait l’objet des critiques les plus acerbes dont certaines affirment qu’elles « cohabitent » avec les rebelles du M23. Le président congolais, Félix Tshisekedi, a lui aussi accusé publiquement les troupes de l’EAC de développer une « sorte de collaboration avec les M23 à l’exception du contingent burundais qui applique au vrai sens du mot, les accords ».
Pour l’EAC, il s’agit des « allégations infondées » qui participent d’une « propagande négative dirigée contre les contingents » de l’organisation et qui « impliquent une collaboration avec des groupes armés ».
« De telles allégations visent à nier le travail acharné et les acquis réalisés par notre force régionale de l’EAC, qui déploie tous les efforts pour restaurer la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC », a souligné le SG de l’EAC, Peter Mutuku Mathuki, assurant que l’organisation sous régionale va continuer à « travailler en étroite collaboration avec le gouvernement de la RDC et d’autres parties prenantes en mettant l’accent sur la facilitation de l’ouverture des principales routes d’approvisionnement, permettant le retour en toute sécurité des personnes déplacées à l’intérieur du pays dans leurs foyers ».
Cependant, du côté du gouvernement congolais, l’on semble être au bord de la rupture avec la Force régionale. Dimanche dernier à Arusha, lors d’une réunion des ministres de la Défense de l’EAC, le congolais Jean-Pierre Bemba a clairement exprimé la volonté de Kinshasa de voir les troupes de l’EAC quitter le territoire congolais à partir du 8 décembre prochain.
Le 8 décembre marque l’expiration du mandat de l’EAC, prolongé pour la dernière fois début septembre. « Cette force n’a pas réussi à résoudre le problème pour lequel elle a été déployée, en particulier en raison de la persistance de l’activité du M23, qui ne respecte pas le processus de pré-cantonnement de ses combattants », a expliqué Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais.
Sans doute, pour Kinshasa, qui s’est déjà tourné vers la SADC, le point de non-retour est déjà atteint.
Laurent Omba