Une vive tension a régné cet avant-midi devant l’hôpital Heal Africa de Goma, où sont gardés les corps des victimes du massacre du 30 août dernier.
A l’origine de cette situation, un groupe de personnes, non autrement identifiées, a organisé une manifestation pour protester contre l’inhumation des victimes de ce massacre, prévue ce lundi selon un communiqué de l’armée publié dimanche.
Au-delà de s’opposer à l’inhumation, les manifestants ont exigé la libération de ces adeptes de Wazalendo, arrêtés depuis le 30 août dernier lors d’une manifestation anti-Monusco réprimée dans le sang par des éléments des forces de sécurité. Laquelle répression avait causé la mort de plus de 50 personnes dont les corps doivent être portés en terre ce lundi.
« Nous refusons que nos morts soient enterrés pendant que leurs camarades sont en prison. Nous sommes catégorique: on ne va pas enterrer sans que nos frères, jetés dans la prison de Munzenze, ne soient libérés », a tonné Amani Jonathan, rencontré devant l’hôpital Heal Africa.
Pour Innocent, taximan moto, enterrer les victimes sans libérer les autres manifestants aux arrêts, est une « injustice inacceptable ». Il a dénoncé « l’absence de compromis » entre les familles des victimes et les autorités. Ce qui, de son avis, constitue un autre motif pour ne pas procéder à l’inhumation des victimes du 30 août ce lundi.
Du côté des autorités, l’on tient à enterrer ce lundi les corps des victimes, dont certains ont commencé déjà se décomposer à la morgue.
C’est ainsi que des éléments des forces de sécurité ont été déployés devant l’hôpital Heal Africa pour rétablir l’ordre. Ils ont réussi à disperser les manifestants après leur intervention.
Cependant, jusqu’à l’heure où cet article est mis en ligne, aucun corps n’a été sorti de la morgue en vue de son inhumation. La situation reste confuse.
Fidèle Kitsa