Le président du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, l’Ambassadeur Jürg Lauber, a annoncé ce lundi la nomination d’une Commission d’enquête indépendante sur la situation des droits de l’homme dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo.
Composée de trois experts : Arnauld Akodjenou (Bénin), Maxine Marcus (Allemagne/États-Unis) et Clément Nyaletsossi Voule (Togo) la Commission sera présidée par M. Akodjenou.
Créée par la résolution S-37/1 adoptée le 7 février dernier, lors d’une session extraordinaire du Conseil, cette instance a pour mandat d’enquêter sur les violations présumées des droits humains et du droit international humanitaire commises dans le contexte de l’escalade de violence observée depuis janvier 2025 dans l’Est de la RDC. Elle s’attachera notamment à documenter les atteintes visant les femmes, les enfants, les déplacés internes et les réfugiés, ainsi que les violences sexuelles et sexistes.
Le mandat confié à la Commission est double : établir les faits et identifier les responsables présumés, afin de garantir que justice soit rendue aux victimes. Le Conseil des droits de l’homme a insisté sur la nécessité d’une enquête impartiale et rigoureuse, tout en appelant à la responsabilité des auteurs de crimes potentiels. La première mission sur le terrain est prévue au plus tard en janvier 2026, conformément à la résolution 60/22 adoptée en octobre 2025.
Les conclusions préliminaires devront être présentées entre juin et juillet 2026, lors de la soixante-deuxième session du Conseil, avant la publication d’un rapport complet en 2027. Ce rapport fera également l’objet d’un examen par l’Assemblée générale des Nations Unies, dans le cadre d’un dialogue interactif renforcé.
Les trois membres de la Commission sont des figures reconnues dans le domaine des droits humains et de la justice internationale. Arnauld Akodjenou, ancien haut responsable du HCR et de plusieurs missions onusiennes en Afrique, apportera son expertise sur les crises humanitaires tandisque Maxine Marcus, procureure chevronnée des tribunaux internationaux, est réputée pour son travail sur les violences sexuelles en temps de conflit et Clément Voule, ancien Rapporteur spécial de l’ONU, incarne quant à lui l’engagement africain pour la défense des libertés fondamentales.
Ensemble, ces experts auront la lourde tâche de contribuer à la vérité et à la justice dans une région longtemps meurtrie par les violences.
L’Est de la RDC demeure en effet plongé dans une insécurité chronique, alimentée par l’activisme de groupes armés nationaux et étrangers, responsables de nombreux crimes et exactions contre les civils.
Giscard Havril Mane






