La Haute cour militaire a renvoyé au 20 mars l’instruction de cinq officiers supérieurs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), poursuivis notamment pour lâcheté et pertes de matériels militaires face à l’avancée de l’armée rwandaise et de ses supplétifs du M23-AFC dans l’Est du pays. Ce report vise à permettre à la défense de compulser les différentes pièces du dossier afin de garantir un débat équitable.
« Nous renvoyons la cause au 20 mars pour permettre aux avocats de passer au greffe afin de compulser les différentes pièces du dossier », a déclaré Mutombo Katalay, premier président de la Haute cour militaire.
Parmi les officiers concernés figurent le général-major Alengbia Nyitetessya, commandant de la 34e région militaire des FARDC, le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo, ancien gouverneur intérimaire du Nord-Kivu, ainsi que le général de brigade Papy Lupembe Mobenzo, commandant de la 11ᵉ brigade de réaction rapide, et d’autres hauts gradés en charge de la sécurité dans la région.
Lors de la lecture des charges retenues, la greffière, le colonel Jeanne-Françoise Ngalula, a souligné que le général Papy Lupembe Mobenzo avait « fui Goma à bord d’un bateau, laissant ses hommes sans commandement sur l’axe Sake-Kitchanga, un acte passible de sanctions selon l’article 57 du Code militaire ».
Ce procès intervient alors que l’Est de la RDC est en proie à une crise sécuritaire majeure. Le M23, soutenu par le Rwanda selon Kinshasa, a renforcé son emprise sur plusieurs villes stratégiques, accentuant la pression sur les forces gouvernementales.
Giscard Havril Mane