Rejetées et livrées à elles-mêmes, la plupart des personnes de troisième âge se retrouvent dans la rue, rejetées par leurs familles et oubliées par l’Etat.
Ngalula Ntumba, septuagénaire, est chanceuse. Elle a trouvé un espace à l’hospice de Kamuandu dans la commune de Ndesha, à Kananga, chef-lieu du Kasaï central, où elle vit depuis plus de 10 ans.
« Des rares personnes de bonne volonté me viennent en aide avec la nourriture et autres biens », reconnaît-elle à Infos.cd.
Selon le gestionnaire de cet hospice, la réinsertion des personnes de troisième âge dans leurs familles pose problème.
En 4 mois de sensibilisation, Benoit Mutombo a réussi à réintégrer seulement 2 femmes sur 54 pensionnaires dans leurs familles d’origine.
A Kananga, trouver un hospice est un miracle pour des personnes de troisième âge.
Des seniors, des femmes pour la plupart, passent nuit dans quelques hospices privés de la ville. La majorité est sans abri.
Leur réinsertion dans les familles d’origine s’avère difficile. Un gestionnaire d’un home privé affirme que des familles se méfient des personnes âgées depuis le conflit Kamwuina Nsapu.
Accusées souvent de sorcellerie, les personnes de troisième ne sont toujours pas la bienvenue dans leur famille.
La non-prise en charge de l’Etat ne leur facilite pas non plus la tâche.
A la division provinciale des affaires sociales, Sylvain Kapuku, chef de bureau en charge de l’encadrement des personnes de troisième âge, reconnaît cette faillite de l’État qui ne dispose pas d’hospice.
Kananga compte seulement six hospices, tous privés, selon Sylvain Kapuku.
Le 1er octobre de chaque année, le monde célèbre la Journée internationale des personnes âgées. Si les lois congolaises consacrent les droits des personnes âgées, dans la pratique, c’est toute autre réalité à Kananga.
Bernard Padikuba