Le 20 novembre 2012, la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, tombe entre les mains des rebelles du M23.
Ce groupe armé a réussi son coup en ce mardi-là après seulement cinq jours de combat.
Ces rebelles ont contraint les FARDC à se replier vers Sake, cité située à environ 30 Km de Goma.
« A la mi-journée, le commandant Sultani Makenga (chef militaire du M23) fit son entrée dans la ville avec une escorte, faisant le tour des différents carrefours. Tout le monde à Goma avait le sentiment d’avoir été trahi par le gouvernement congolais », se rappelle Ben Babunga, un passionné de l’histoire.
« Quand une guerre est imposée, on a l’obligation de résister », déclarait Joseph Kabila, alors président de la République, quelques instants après la prise de Goma, appelant, comme Tshisekedi aujourd’hui, les Congolais à se mobiliser contre l’agression dont leur pays, la RDC, était victime.
Dans son discours à la nation, Kabila avait sollicité « la participation de toute la population à la défense de notre souveraineté ». Puis, il s’était envolé pour Kampala prendre part à un Sommet de la CIRGL aux côtés de Paul Kagame et de Yoweri Museveni, respectivement président du Rwanda et de l’Ouganda, deux pays accusés sans cesse par de nombreux Congolais d’être à la base de la déstabilisation de la RDC.
Dix ans plus tard, l’histoire se répète. Le pays fait une nouvelle fois face à l’agression sous couvert des rebelles du M23, nés subitement des cendres. Depuis leur résurrection, ces rebelles ont gagné du terrain, prenant le contrôle de la quasi-totalité des localités du territoire de Rutshuru dans le Nord-Kivu et ne sont qu’à une vingtaine de kilomètres de Goma.
En réaction à cette nouvelle agression, l’administration Tshisekedi, aux commandes de la RDC, tient un discours similaire comme deux gouttes d’eau, à celui prononçait par Kabila et son équipe dix ans plus tôt : soutien aux FARDC, mobilisation générale, cohésion nationale, etc.
Joseph Kabila, grâce à un accord facilité par la communauté internationale, avait réussi à obtenir le retrait des M23 à 20 Km de Goma.
« Ses combattants se positionnèrent tout autour de Goma, dans les collines surplombant la ville », précise Ben Babunga. Plus tard, les FARDC ont récupéré toutes les localités congolaises contrôlées par les M23, les contraignant ainsi d’abandonner la lutte armée initiée en avril 2012.
Comme l’histoire sait se répéter, ces rebelles se retrouvent au seuil de Goma provoquant une anxiété dans le chef de la population de Goma. Cette dernière craint de voir Goma passer sous contrôle de ce groupe armé.
Laurent Omba