Lors de leur réunion tenue le jeudi dernier à Nairobi, les chefs d’Etat-major des armées des pays membres de l’EAC ont décidé de se partager le contrôle des entités congolaises devant être libérées par les M23. Pour Claudel Lubaya, député national, le gouvernement congolais doit rejeter cette décision.
Dans une déclaration ce mercredi, l’élu de Kananga a encouragé Kinshasa à dénoncer sans détour les conclusions de la réunion des chefs des armées des pays de l’EAC, ainsi qu’à « imposer sans atermoiements à ses partenaires de l’EAC, le strict respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la RDC, pour dissiper tout malentendu ».
Dans l’opinion congolaise, la décision de partage des entités congolaises sous contrôle des M23 par les pays de l’EAC sauf le Rwanda, est perçue comme la mise en application du plan de balkanisation de la RDC, tant l’armée congolaise n’aura aucun contrôle de ces entités pendant un temps indéfini.
Selon ce plan, les troupes du Burundi vont s’installer à Sake, Kirolirwe et Kitshanga, alors que celles du Kenya vont contrôler Kibumba, Tongo et Kishishe. L’armée ougandaise va s’occuper de Bunagana, Kiwanja, Rutshuru et de la région de Mabenga. Les troupes sud-soudanaises vont se partager le contrôle de Rumangabo avec les kényanes.
Lubaya a mis le gouvernement devant ses responsabilités en lui faisant comprendre qu’à défaut de rejeter les conclusions de la réunion du 9 février, il sera contraint de se « désengager définitivement de l’EAC dont les ambitions à peine voilées des pays membres menacent gravement l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays ».
L’élu de Kananga s’est voulu ferme quant à l’obligation des autorités de protéger, par tous les moyens, l’intégrité du territoire national dans ses 2.345.000 Km.
Yvette Ditshima