L’opposant Denis Mukwege alerte, dans une lettre ouverte adressée aux membres du Conseil de sécurité, sur le « pic de la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC ».
Dans cette note, publiée ce mercredi, le Prix Nobel de la paix 2018 évoque également le « processus de désengagement de la MONUSCO ». Mukwege ne cache pas son opposition à ce retrait déjà amorcé et qui devrait connaître son achèvement en décembre prochain.
A la place, « l’homme qui répare les femmes » suggère la « reconfiguration du mandat et de la présence de la MONUSCO ». Cette démarche de Mukwege vise à « réunir les conditions propices à un retrait responsable et durable ».
« Un retrait précipité de la présence des casques bleus et de la Brigade d’intervention de la MONUSCO dans un contexte de guerre d’agression et de surmilitarisation de la région risque de laisser un vide sécuritaire extrêmement dangereux pour l’existence même de la RDC », alerte-t-il.
Mukwege craint que tout départ non responsable vienne créer un désastre pour la protection des civils et la stabilité des régions où sont déployés les Casques bleus depuis maintenant 25 ans.
Le responsable de la Fondation Panzi veut ainsi conditionner tout départ des forces onusiennes par la mise en place des « institutions opérationnelles, professionnelles et redevables, notamment dans le domaine de la sécurité et de la justice ».
Le retrait échelonné de la MONUSCO, encore présente dans 3 provinces, a débuté en décembre dernier par le Sud-Kivu. Cette première phase concerne environ 2.000 soldats pour un contingent global de 13.500 hommes. Les quatorze bases de l’ONU laissées devraient, à la fin du retrait dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, passées sous pavillon des FARDC et de la Police nationale congolaise.
Djesany Sundi