La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) redoute un plan de balkanisation de la RDC au regard des « événements dramatiques » récemment survenus à l’Est du pays.
Allusion faite notamment à la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du pays en dépit de « plusieurs initiatives militaires et diplomatiques : les prolongations de l’état de siège, la multiplication du nombre d’intervenants (FARDC, MONUSCO, les troupes de l’EAC) ».
Les évêques ont affiché un certain malaise quant à la présence des troupes de l’EAC qui se sont partagées des entités congolaises que les M23 doivent libérer.
Ce plan de redéploiement prévoit que les troupes du Burundi vont s’installer à Sake, Kirolirwe et Kitshanga, alors que celles du Kenya vont contrôler Kibumba, Tongo et Kishishe. L’armée ougandaise va s’occuper de Bunagana, Kiwanja, Rutshuru et de la région de Mabenga. Les troupes sud-soudanaises vont se partager le contrôle de Rumangabo avec les kényanes.
« La présence à l’Est de notre pays des troupes ou des officiers encadreurs des pays cités comme agresseurs de la RDC suscite beaucoup d’interrogations », s’inquiètent les évêques catholiques.
De leur avis, la population congolaise est prise au piège entre guerres d’influence et la bataille pour le contrôle de ses ressources naturelles.
Les prélats catholiques proposent au président de la République de « consolider la cohésion nationale et de raviver l’esprit patriotique ».
Aussi, ont-ils fortement recommandé à Tshisekedi de « mettre en place un cadre national large en vue d’évaluer les accords et les alliances qui constitueraient des pesanteurs dans les efforts pour sauver la patrie en vue d’arrêter de nouvelles stratégies ».
De nombreuses voix dans l’opinion défendent que le président Félix Tshisekedi « a signé des accords secrets » avec certaines capitales africaines, notamment Kigali pour des fins inavouées. Elles estiment que la renaissance des rebelles du M23, accusés d’être soutenus par le Rwanda, selon des rapports de l’ONU et Kinshasa, est la conséquence pour le président Tshisekedi de n’avoir pas respecté ces accords.
Laurent Omba