Rodrigue Ramazani, secrétaire général du parti Envol et membre du Sursaut national, a réagi à l’initiative des évêques visant à favoriser un dialogue en vue de la paix dans l’Est de la RDC. Tout en saluant cette démarche, il estime qu’elle vient surtout pallier « l’échec du pouvoir en place », qu’il juge « incapable » de mettre fin à la crise sécuritaire qui secoue le pays.
« La solution militaire prônée par le pouvoir Tshisekedi a montré ses limites : nos territoires restent occupés, les massacres de nos populations continuent et des millions de Congolais sont déplacés. », a déclaré Rodrigue Ramazani, dénonçant l’inefficacité des stratégies mises en place par le gouvernement.
Selon lui, tout dialogue pour la paix doit être « inclusif » et impliquer « toutes les parties prenantes », afin d’établir les responsabilités de chacun dans cette crise prolongée. Il pointe notamment du doigt les décisions jugées « hasardeuses » du président Félix Tshisekedi ainsi que les actions de ceux qui ont opté pour « des voies non constitutionnelles » pour se faire entendre.
Ces déclarations interviennent alors que la situation sécuritaire dans l’Est continue de se détériorer. Le Nord-Kivu est le théâtre d’une offensive du M23, soutenu par le Rwanda, qui a récemment pris le contrôle de plusieurs localités stratégiques, dont la ville de Goma et des portions de la RN2 reliant Goma à Bukavu.
Dans ce contexte explosif, une rencontre a eu lieu mercredi à Goma entre une délégation des représentants de l’ECC-CENCO et Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC), une coalition controversée qui revendique des négociations avec le M23.
Ce rapprochement entre les évêques et l’AFC, perçue par certains comme un acteur clé dans la crise, soulève des interrogations quant aux orientations possibles d’un futur dialogue. Pendant ce temps, le gouvernement congolais reste ferme sur l’option militaire.
Yvette Ditshima