Des sources proches de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC, en anglais) font état d’un refus de la Monusco d’accueillir une mission des experts de cette organisation sous-régionale devant évaluer les capacités logistiques de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC.
A la suite de cette mission, la SADC, dont le Président Félix Tshisekedi assure la présidence tournante, compte mobiliser ses membres pour appuyer la Monusco.
En effet, dans sa communication du 29 juin dernier devant le conseil de sécurité des Nations Unies, la cheffe de la Monusco et Représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en RDC, Bintou Keita, avait fait savoir que » le M23 s’est comporté de plus en plus comme une armée conventionnelle que comme un groupe armé ». Pire : le secrétaire général des Nations a admis, en septembre dernier au cours d’une interview à des médias français, que le M23 était mieux armé que la Monusco.
Prévue du 18 au 24 octobre, la mission des experts de la SADC a été ajournée.
» La Monusco a dit ne pas encore être prête à accueillir cette délégation alors que ça urge « , ont confié à INFOS.CD des sources de la SADC.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui s’est penché mercredi dernier sur la situation dans l’Est de la RDC, examinera et adoptera en décembre prochain une Résolution en vertu de laquelle le mandat de la Monusco sera prorogée pour une durée probablement d’un an. C’est en perspective de l’adoption de cette Résolution en cours de rédaction par la France que la Sadc entend prendre des dispositions pour le renforcement des capacités logistiques de la Monusco. Ce, pendant que la situation sur le terrain reste préoccupante suite, entre autres, aux assauts du M23 appuyé par les Forces rwandaises de défense.
La RDC, qui est censée bénéficier de l’initiative de la SADC, en plus de sa casquette de pays président de cette communauté économique régionale, a intérêt de s’employer pour la tenue imminente de cette mission d’évaluation des capacités logistiques de la Monusco, martèlent nos sources.
A sa création en 2013, la Brigade d’intervention de la Force de la Monusco, jadis composée essentiellement des pays de la SADC, avait, en appui aux FARDC, contribué à la défaite du M23.
L’année dernière, suite à sa restructuration, elle a été ouverte à des pays hors SADC. Cette Brigade, de plus en plus poussive, est butée à de sérieux défis logistiques portant atteinte à la mise en oeuvre de son mandat spécifiquement offensif.
La Rédaction