Dans une vidéo diffusée sur la chaîne Telegram du groupe de mercenaires russes, Evgueni Prigojine affirme que ses troupes vont désormais se concentrer sur le continent.
Il n’avait pas pris la parole depuis le 24 juin, dans la foulée de sa rébellion avortée contre le régime de Vladimir Poutine. Dans une vidéo publiée le 19 juillet sur la chaîne Telegram du groupe Wagner, où il apparaît en Biélorussie, entouré de centaines de ses hommes, Evgueni Prigojine annonce que ses mercenaires ne combattront plus en Ukraine et se dirigeront vers l’Afrique.
« Bienvenue sur le sol biélorusse. Nous nous sommes battus honorablement. Vous avez fait beaucoup pour la Russie. Aujourd’hui, ce qui se passe au front [nous parlons de l’appareil de commandement du ministère de la défense de la Fédération de Russie] est une honte à laquelle nous n’avons pas à participer. Maintenant, nous devons attendre le moment où nous pourrons faire pleinement nos preuves. […] C’est pourquoi il a été décidé que nous resterions ici en Biélorussie pendant un certain temps. […] Ensuite, nous prenons un nouveau chemin : l’Afrique », déclare Evgueni Prigojine dans cette vidéo tournée au crépuscule dans le camp d’Asipovichy, près de Tsel, en Biélorussie, où ses troupes sont désormais basées.
« Bienvenue en enfer ! »
Il passe ensuite la parole à celui qui a donné son nom à Wagner : Dmitri Utkin, le commandant militaire du groupe. Ce néonazi revendiqué, très discret, n’apparait quasiment jamais en public, encore moins pour prendre la parole. « La plupart d’entre vous me connaissent, et je connais la plupart d’entre vous personnellement. Merci à tous pour le travail que nous avons fait. C’est grâce à cela que le nom de Wagner est désormais connu dans le monde entier ! […] Ce n’est pas la fin mais le commencement d’une nouvelle mission que nous allons mener très bientôt… Bienvenue en enfer ! » lance-t-il à ses hommes sous leurs acclamations.
Pré carré
Depuis que Evgueni Prigojine a osé braver le maitre du Kremlin et son état-major, l’avenir du groupe Wagner suscite bien des questions. En particulier dans les pays africains où ses hommes sont déployés : Libye, Soudan, mais surtout Centrafrique et Mali. Si plusieurs centaines de mercenaires ont quitté Bangui début juillet, aucun rapatriement similaire n’a pour l’instant été observé à Bamako.
Avec cette dernière déclaration depuis sa terre d’exil biélorusse, le patron de Wagner, isolé depuis ses récents déboires en Russie, montre qu’il entend continuer à faire de l’Afrique son pré carré.
Avec Jeune Afrique